By akademiotoelektronik, 20/03/2023
Le SpaceShipTwo de Virgin Galactic a volé aux frontières de l'espace, à 90 km d'altitude
Lors de son dernier vol d'essai effectué vendredi, le SpaceShipTwo de Virgin Galactic a atteint une apogée à près de 90 kilomètres d'altitude. Un nouveau record pour l'avion suborbital dont la mise en service est prévue en 2020, voire 2019 pour les plus optimistes. Aux côtés des deux pilotes, se trouvait Beth Moses, instructrice en chef des futurs clients-astronautes de Virgin Galactic. Et cette fameuse frontière de l'espace suscite déjà un début de polémique engagée par Jeff Bezos, le P.-D.G fondateur d'Amazon et de Blue Origin, l'autre véhicule touristique suborbital bientôt en service.
Vous aimez nos Actualités ?Inscrivez-vous à la lettre d'information La quotidienne pour recevoir nos toutes dernières Actualités une fois par jour.Cela vous intéressera aussiVendredi 22 février, lors de son cinquième vol d'essai motorisé, le SpaceShipTwo s'est approché un peu plus de la frontière de l'espace, arbitrairement fixée à 100 kilomètres d'altitude par la Fédération aéronautique internationale, en volant jusqu'à 89,9 kilomètres d'altitude. Lors de son précédent vol d’essai, en décembre, l'avion suborbital avait atteint 82,7 kilomètres. Pour le prochain vol, qui devrait être le dernier vol d'essai avant l'entrée en service commercial du SpaceShipTwo, tous s'attendent à ce que l'avion franchisse cette ligne de Kármán.
Vendredi, l'avion suborbital a atteint sa vitesse et son altitude les plus élevées à ce jour. Il a réalisé son apogée à 295.007 pieds (89,9 km) et volé jusqu'à Mach 3,04. L'équipage a eu droit à plusieurs minutes d'apesanteur avant d'entamer le retour sur la terre ferme. Pour la première fois, l'avion embarquait trois personnes. Aux côtés des deux pilotes se trouvait une passagère : Beth Moses, instructrice en chef des futurs clients-astronautes de Virgin Galactic. Auparavant, elle a travaillé à l'entraînement des astronautes de la Nasa. Le SpaceShipTwo embarquait aussi des charges utiles de recherche dans le cadre du programme Flight Opportunities de la Nasa.
Décollage de l'avion porteur Eve de Virgin Galactic (WhiteKnightTwo), avec accroché sous son aile le SpaceShipTwo pour son cinquième vol motorisé et le deuxième au-delà des 80 kilomètres d'altitude. © Virgin Galactic
En volant plus haut que 80 kilomètres d'altitude, ces trois personnes ont obtenu le statut d'astronautes. En décembre, le pilote en chef Dave Mackay et le copilote Michael « Sooch » Masucci sont ainsi devenus les 569e et 570e humains à voler dans l'espace. Quant à Beth Moses, elle est devenue la 571e personne à voler dans l'espace et la première femme à le faire à bord d'un vaisseau spatial commercial.
L'intérieur du SpaceShipTwo avec au premier plan les deux pilotes et une passagère, en l'occurence Beth Moses, instructrice en chef des futurs clients-astronautes de Virgin Galactic. © Virgin Galactic
À quelle frontière de l’espace se vouer ?
Normalement, les services touristiques de Virgin Galactic et de Blue Origin devraient débuter dans le courant de l'année 2020, voire fin 2019. Mais, les deux entreprises ne visent pas la même altitude ! Virgin Galactic se contentera d'envoyer ses clients légèrement au-dessus de 80 kilomètres alors que Blue Origin s'est engagée à ce que le New Shepard vole à plus de 100 kilomètres d'altitude. Et comme l'a récemment souligné avec justesse Jeff Bezos, les vols à bord de Virgin Galactic auront toujours un « astérisque », car ils n'atteignent pas la ligne de Kármán (100 kilomètres d'altitude).
Pour rappel, il existe au moins trois frontières de l'espace, dont deux ont été fixées arbitrairement. À ceux qui s'étonnent pourquoi il n'y a pas une seule frontière, il faut savoir que l'atmosphère terrestre ne disparaît tout simplement pas. Elle devient de plus en plus fine et s'étend bien au-delà de la Lune !
Parmi les frontières couramment admises, on citera les deux fixées arbitrairement. Celle à 80 kilomètres d'altitude, reconnue par la Nasa, la FAA, la NOAA et l'U.S. Air Force. Le franchissement de cette frontière permet d'obtenir les fameuses « ailes », un insigne américain décerné aux astronautes. La seconde a été reconnue par la Fédération aéronautique internationale qui la fixe à 100 kilomètres d'altitude. Cette frontière est aussi appelée ligne de Kármán, du nom du physicien hongrois Theodore von Kármán.
Le centre de contrôle de la Nasa a également sa propre définition de frontière de l'espace. Il la fixe à 122 kilomètres d'altitude car c'est à « ce point que la traînée atmosphérique commence à se remarquer ».
Ce qu'il faut retenirPour en savoir plusVirgin Galactic : un vol d'essai à la frontière de l'espace le 13 décembre 2018
Article de Rémy Decourt publié le 13 décembre 2018
Pour son quatrième vol d'essai propulsé, le SpaceShipTwo devrait atteindre une des deux frontières de l'espace fixées arbitrairement. Soit celle de 80 kilomètres d'altitude, qui sera utilisée pour les vols touristiques, soit la ligne de Kármán, fixée à 100 kilomètres d'altitude.
La FAA (l'autorité américaine de régulation de l'aviation civile) a annoncé fermer l'espace aérien au-dessus de l'aéroport et port spatial de Mojave en Californie entre le 13 et le 15 décembre. La fermeture de cet espace aérien doit permettre au SpaceShipTwo de Virgin Galactic de réaliser un nouveau vol d'essai qui aura lieu aussitôt que les conditions météorologiques seront favorables.
Ce vol d'essai a pour objectif de « voler plus haut et plus vite » et de faire fonctionner le moteur fusée de l'avion « plus longtemps que jamais auparavant mais pas jusqu'à sa pleine capacité en terme de durée de combustion», explique Virgin Galactic dans son communiqué de presse.
Lors de la précédente tentative, l'avion avait atteint un point haut à 52 kilomètres d'altitude. En toute logique, le SpaceShipTwo devrait cette fois-ci atteindre la frontière de l'espace. Mais, Virgin Galactic n'a pas indiqué quelle altitude elle visait.
L'avion porteur WhiteKnightTwo, baptisé VMS Eve, avec accroché sous son fuselage, le SpaceShipTwo. © Virgin Galactic
Il faut savoir qu'il existe trois frontières. Une physique, que l'on situe à plus ou moins 350-400 kilomètres d'altitude mais inaccessible à aucun des véhicules touristiques suborbitaux en projet, et deux autres fixées arbitrairement. On compte la ligne de Kármán, fixée à 100 kilomètres d'altitude et reconnue par la Fédération aéronautique internationale (FAI). La deuxième frontière arbitraire est située 20 kilomètres plus bas (80 km d'altitude). Elle est reconnue par la Nasa et l'U.S. Air Force.
Notons que la Fédération aéronautique internationale a annoncé le 30 novembre son intention de reconsidérer cette définition dans l'optique de l'abaisser à 80 kilomètres d'altitude. Outre son intérêt technique, cette décision présente également des intérêts économiques et juridiques qu'explique très bien cet article de maxisciences.com. C'est d'ailleurs à cette altitude que Virgin Galactic souhaite réaliser ses vols touristiques qui devraient débuter en 2020, voire fin 2019. Du moins, au début de l'activité commerciale car la société de Richard Branson n'exclut pas de voler plus haut si les performances de l'avion le permettent et le marché le réclame.
Le SpaceShipTwo (VSS Unity) au-dessus de l'aéroport et port spatial de Mojave. © Virgin Galactic
Cela dit, qu'ils soient à 80 ou 100 kilomètres d'altitude, le même belvédère s'offrira aux touristes « spatiaux ». Ils pourront tout aussi bien découvrir la courbure de la Terre, la noirceur de l'espace et s'essayer aux joies de l'apesanteur. Ce vol leur permettra de gagner le statut officiel d'astronaute, comme en leur temps, dans les années 1960, les pilotes d'essais du X-15 de l'U.S. Air Force et donc se voir attribuer les fameuses ailes d'astronautes.
La société a ajouté que ce vol d'essai transporterait quatre charges utiles dont la nature n'a pas été rendue publique. On sait juste qu'elles voleront dans le cadre du programme Flight Opportunities de la Nasa, qui propose des occasions de vol pour des charges utiles de recherche via des lanceurs suborbitaux, des ballons ou des avions commerciaux. Elles serviront également à simuler le poids représenté par les futurs passagers du véhicule.
Virgin Galactic : le SpaceShipTwo Unity va bientôt voler à la frontière de l'espace
Article de Rémy Decourt publié le 20/10/2018
Dans la course, amicale mais non dénuée d'intérêts commerciaux, que se mènent Virgin Galactic et Blue Origin pour devenir la première société à offrir des vols commerciaux à la frontière de l'espace (100 km), les prochaines semaines seront certainement déterminantes. Alors que le New Shepard s'apprête à réaliser ses premiers vols habités, Richard Branson vient d'annoncer le premier vol de son avion SpaceShipTwo à 100 kilomètres d'altitude pour ces prochaines semaines !
Après plusieurs années de retard sur le planning initial et d'incessants reports de mise en service, l'avion suborbital de Virgin Galactic s'apprête à réaliser ses premiers essais à la frontière de l'espace. S'exprimant sur la chaîne internationale d'informations financières CNBC, lors du Barclays Asia Forum à Singapour, Richard Branson a annoncé que son avion sera dans « l'espace pour des vols d'essais d'ici quelques semaines et non des mois ». Et d'ajouter qu'il réalisera lui-même un vol à bord de son avion « d'ici quelques mois ».
L'entreprise est engagée dans une course très disputée avec Blue Origin, dirigée par Jeff Bezos, le fondateur d'Amazon qui, avec sa société Blue Origin, développe le New Shepard, un étage suborbital surmonté d’une capsule aux objectifs similaires. Richard Branson souhaite offrir avant ce concurrent des services touristiques de transport à la frontière de l'espace et maintenir ses clients plusieurs minutes en apesanteur lors de la phase de vol balistique. Cela dit, Blue Origin a déjà annoncé vouloir vendre des places à bord de son véhicule dès l'année prochaine.
Lors de son prochain vol d’essai du SpaceShipTwo de Virgin Galactic, l'avion Unity devrait voler à des vitesses record et faire fonctionner son moteur plus longtemps que lors des précédents vols. © Virgin Galactic
Un marché du tourisme spatial gigantesque
Sur le plan commercial, Richard Branson est également très optimiste, expliquant que « sur 10 personnes, 8 seraient prêtes à voler dans l'espace si elles en avaient les moyens ». Une analyse qui rejoint un récent rapport publié à la fin de l'année dernière par Bank of America Merrill Lynch et qui prévoit que le secteur de l'espace, dont l'activité humaine et le tourisme spatial, représenterait au moins 2.700 milliards de dollars au cours des trois prochaines décennies. Richard Branson souhaite que sa société mais aussi les autres acteurs de cette industrie naissante « produisent autant de vaisseaux spatiaux que possible pour répondre à cette demande ».
Avec un coût de 250.000 dollars, le prix d'un billet pour voler à bord du SpaceShiptTwo n'est « évidemment pas compétitif ». Il restreint fortement « le nombre de personnes susceptibles de voler à bord », reconnaît Richard Branson. Même si ce coût n'est pas censé diminuer dans l'immédiat, la demande paraît supérieure à l'offre. Richard Branson a déclaré qu'il souhaitait « en fin de compte » que ce prix baisse à « environ 40.000 ou 50.000 dollars au cours de la prochaine décennie ».
Vols suborbitaux ou spatiaux ?
Que ce soit le SpaceShipTwo de Virgin Galactic ou le New Shepard de Blue Origin, l'expression vol touristique dans l'espace nous paraît présomptueuse. En effet, bien que les deux sociétés promettent d'amener leurs passagers à la frontière de l'espace, il faut savoir que cette frontière a été fixée arbitrairement à 100 kilomètres, au-dessus de la ligne de Kármán, que la Fédération aéronautique internationale donne comme limite entre la Terre et l'espace. En fait, il n'existe pas de frontière physique entre l'atmosphère et l'espace. Il reste des couches atmosphériques au-delà de ces 100 kilomètres. Au-dessus de 150 kilomètres, la pression devient très faible et s'évanouit peu à peu dans l'espace, jusqu'à 350 ou 400 kilomètres. Même si loin, il est encore possible de détecter des traces de molécules d'air.
Il faut également savoir que voler au-delà de 120 kilomètres d'altitude implique des contraintes bien plus fortes, notamment pour retourner sur Terre, et nécessite un moteur-fusée bien plus puissant que ceux développés pour le New Shepard et le SpaceShipTwo. Cela explique pourquoi ces deux véhicules se contenteront des 100 kilomètres d'altitude.
Virgin Galactic : le SpaceShipTwo Unity réussit son troisième vol d'essai supersonique
Article de Rémy Decourt publié le 04/08/2018
À l'occasion de son troisième vol supersonique, réalisé au-dessus du désert de Mojave aux États-Unis, le SpaceShipTwo Unity de Virgin Galactic a réalisé de belles performances. L'avion a volé à quasiment deux fois la vitesse du son et atteint l'altitude record de 52 kilomètres (170.800 pieds). Son moteur a fonctionné pendant 42 secondes. Lors du prochain vol d'essai, l'avion montera plus haut encore mais vraisemblablement pas jusqu'à la frontière de l'espace.
Dans la course aux vols suborbitaux à la frontière de l'espace que se livrent Virgin Galactic et Blue Origin, les deux sociétés semblent bien parties pour gagner leur pari et ouvrir la voie au tourisme spatial. Elles ont récemment passé des étapes de développement très importantes, ce qui laisse entrevoir un premier vol commercial et touristique dès 2020, voire fin 2019.
Les deux systèmes de transport suborbitaux sont très différents l'un de l'autre. Pour Virgin Galactic, il est constitué de l'avion porteur WhiteKnightTwo et du SpaceShipTwo, accroché sous son ventre. Quant au New Shepard de Blue Origin, il s'agit d'un étage suborbital surmonté d'une capsule. Mais les objectifs sont identiques : amener des touristes à la frontière de l'espace, arbitrairement fixée à 100 kilomètres, au-dessus de la ligne de Kármán, que la Fédération aéronautique internationale donne comme limite entre la Terre et l'espace, et les maintenir plusieurs minutes en apesanteur lors de la phase de vol balistique.
La frontière de l'espace en point de mire
La semaine dernière, lors de son troisième vol d'essai supersonique, l'avion suborbital de Virgin Galactic, le SpaceShipTwo, s'est aventuré pour la première fois dans la mésosphère à plus de 50 kilomètres d'altitude. En avril, lors du premier vol d'essai supersonique, l'avion a atteint Mach 1,87 et 84.000 pieds d'altitude. Quelques semaines plus tard, en mai, la vitesse était d'environ Mach 2 et 114.500 pieds d'altitude. Cette fois, le SpaceShipTwo a volé à Mach 2,47 (2.469 km/h) et à plus de 50 kilomètres d'altitude (170.800 pieds).
Troisième vol d’essai supersonique du SpaceShipTwo Unity. © Virigin Galactic
Comme lors des vols précédents, la cabine du SpaceShipTwo était équipée de plusieurs capteurs pour recueillir des données utiles à la sécurité en vol des futurs touristes de l'espace. Des mesures de température, de pression, du taux d'humidité, d'isolation acoustique ont ainsi été prises. Le comportement de la structure de l'avion lors des accélérations et son exposition aux rayonnements solaires ont été surveillés tout au long du vol.
Le prochain vol d'essai est d'ores et déjà en préparation. Mais il est peu probable qu'il amène le SpaceShipTwo à la frontière de l'espace. Bien que l'avion ait fait la moitié du trajet, les 50 derniers kilomètres qui lui restent à franchir sont les plus contraignants pour l'avion et le moteur devra fonctionner pendant environ 90 secondes.
Unity, le nouveau SpaceShipTwo de Virgin Galactic, réussit son vol supersonique
Article de Rémy Decourt publié le 10 avril 2018
Dix ans après les premières annonces de Richard Branson promettant des vols touristiques à la frontière de l'espace pour 2009, Virgin Galactic franchit une nouvelle étape vers l'exploitation de commerciale. Lors d'un vol d'essai réalisé le 5 avril, le SpaceShipTwo a atteint une vitesse supersonique et l'a maintenue durant plusieurs secondes. Les données vont être analysées mais le sourire des pilotes à leur descente d'avion en dit long sur le succès de ce premier vol supersonique.
Après deux années d'essais au sol et en vol plané, Virgin Galactic a procédé au premier test motorisé du SpaceShipTwo VSS Unity le 5 avril 2018 (« VSS » pour Virgin Space Ship et « Unity » pour « Unité », un nom choisi par Stephen Hawking). L'avion spatial a dépassé les 25 kilomètres d'altitude et atteint Mach 1,87, marquant le début de la dernière partie du programme d'essais en vol, dernière ligne droite avant une prochaine exploitation commerciale de l'avion.
Le moteur n'a fonctionné que durant 30 secondes, nettement moins que ce qui sera nécessaire lors des vols touristiques de l'avion à la frontière de l'espace. Il reste encore trois fois cette distance à parcourir avant d'atteindre la frontière symbolique de l'espace, arbitrairement située à 100 kilomètres d'altitude. Pour l'atteindre, le moteur du SpaceShipTwo VSS Unity devra être allumé durant 90 secondes.
Premier vol d'essai supersonique du SpaceShipTwo survenu le 5 avril 2018. © Virgin Galactic
Un pas de plus vers le tourisme spatial
Lors de ce vol, le chef pilote d'essais de Virgin Galactic, Dave Mackay (61 ans), et Mark « Forger » Stucky étaient aux commandes, tandis que l'avion porteur, le White KnightTwo VSS Eve, était piloté par Mike Masucci et Nicola Pecile. Les deux véhicules ont atteint une altitude de 14 km avant de se séparer. Le moteur-fusée s'est allumé puis les pilotes ont cabré l'aéronef jusqu'à une assiette de 80° accélérant à Mach 1,87 pendant les 30 secondes qu'aura duré l'essai moteur.
Quant au système de rentrée atmosphérique et son empennage mobile, les leçons de l'accident du SpaceShipTwo, survenu le 31 octobre 2014, ont été retenues. Le design de l'empennage a été modifié et testé à plusieurs reprises en 2017. Lors de ce vol supersonique, le système a parfaitement fonctionné. Pour rappel, lors d'un vol d'essai, un SpaceShipTwo s'est écrasé au sol à la suite d'une erreur humaine (l'aérofreinage avait été actionné trop tôt). Le pilote Michael Alsbury avait trouvé la mort tandis que le copilote Peter Siebold avait pu s'éjecter et utiliser son parachute mais s'était tout de même sérieusement blessé.
L'atterrissage s'est effectué sans encombre sur l'aéroport de Mojave, une demi-heure après le décollage. Désormais, tout le monde attend le « grand » essai, au cours duquel le moteur sera mis à feu sur toute la durée prévue de son fonctionnement, soit 90 secondes. Virgin Galactic n'a pas souhaité donner de précisions sur la suite de ses opérations ni communiquer le calendrier des vols d'essais de ces prochains mois.
Tourisme spatial : Virgin Galactic fait voler Unity, le nouveau SpaceShipTwo, pour la première fois
Article de Rémy Decourt publié le 6 décembre 2016
Plus de deux ans après le crash du SpaceShipTwo Enterprise qui avait coûté la vie au pilote d'essai Michael Alsbury, un SpaceShipTwo a de nouveau volé. Unity, c'est son nom, a réalisé un vol libre d'une dizaine de minutes qui s'est déroulé sans accroc.
Virgin Galactic, qui espère envoyer ses premiers touristes à la frontière l'espace avant la fin de la décennie, vient de franchir une étape importante vers le tourisme spatial. Elle a en effet réalisé un premier vol libre réussi de Unity. Cet avion suborbital est le successeur du SpaceShipTwo, dont le crash, lors d'un vol d'essai réalisé en octobre 2014, avait coûté la vie à son pilote, Michael Alsbury, et blessé son copilote Peter Siebold. La conception de Unity est différente de celle de son prédécesseur. L'appareil a été présenté en février 2016 et a obtenu sa licence d'exploitation au mois d'août.
Le 3 décembre, lors de sa cinquième sortie en l'air, il a réalisé un vol plané pour la première fois, amené jusqu'à 50.000 pieds d'altitude (15 kilomètres) par son avion porteur -- le WhiteKnightTwo, dont c'était le 218e vol. Moteur éteint (c'est le principe du vol libre), Unity a réalisé une chute libre d'une dizaine de minutes qui lui a permis d'atteindre la vitesse de Mach 0,6. Au total, du décollage au retour sur la terre ferme, le vol aura duré 1 h 20 mn.
D'autres vols libres prévus pour l'avion suborbital
Comme le soulignent les deux pilotes à bord de l'avion suborbital, Mark Stucky et Dave Mackay, « le vol de Unity s'est bien déroulé ». C'est ce que devrait confirmer l'examen des données qui seront exploitées par les équipes de The Spaceship Company, la société sœur de Virgin Galactic qui construit l'avion.
Cela dit, ce n'est pas demain que Unity testera son moteur-fusée en vol. Avant de le tester, à une date qui n'a pas encore été communiquée, plusieurs autres vols libres sont prévus et nécessaires afin de s'assurer du bon comportement de l'avion dans une grande variété de conditions de vol.
Après le crash du premier SpaceShipTwo, découvrez Unity
Article de Rémy Decourt paru le 22/02/2016
Seize mois après le crash du premier prototype qui a coûté la vie au pilote d'essai Michael Alsbury, Virgin Galactic a dévoilé Unity, le nouvel exemplaire du SpaceShipTwo, son avion suborbital qui doit ouvrir la voie du tourisme spatial. Aucune date n'a cependant été communiquée quant à un vol d'essai et encore moins un vol de transport de passagers.
La décennie 2010 aurait dû être celle du lancement des services commerciaux de tourisme spatial. Pourtant, force est de constater que tous les projets présentés à la fin des années quatre-vingt-dix peinent à décoller. La plupart ont été abandonnés. Seuls certains tirent leur épingle du jeu comme le New Shepard de Blue Origin ou le Lynx de XCor Aerospace. Quant au SpaceShipTwo, cloué au sol depuis le crash d'un prototype en octobre 2014, une nouvelle version vient d'être présentée en grande pompe. Elle a été baptisée par la petite-fille du milliardaire Richard Branson à l'aide d'une bouteille de lait.
D'apparence, ce véhicule est très similaire à la première version. On note toutefois quelques différences notables telles que des stabilisateurs horizontaux plus importants sur la double dérive de l'avion.
Richard Branson présente Unity, le nouveau SpaceShipTwo. © Virgin Galactic
Virgin Galactic fait le pari du moteur hybride
Cette deuxième version du SpaceShipTwo intègre également quelques améliorations qui tiennent compte du retour d'expérience des premiers vols d'essai mais aussi des changements qui sont une conséquence directe de la perte en vol du premier appareil.
En effet, à l'époque, l'enquête avait montré que le copilote, Michael Alsbury, décédé dans le crash de l'appareil, aurait déclenché trop tôt le système de freinage, qui soulève la queue de l'appareil, provoquant une instabilité aérodynamique et faisant déborder le véhicule de son domaine de vol. Le tableau de bord du nouveau véhicule intègre donc un dispositif qui prévient quand il est dangereux d'actionner la commande de manœuvre de la queue pivotante.
Quant à la motorisation, élément clé de la mise au point de l'engin, Virgin Galactic parie toujours sur un moteur hybride qui fonctionne avec un mélange d'un combustible sous forme solide et un oxydant liquide.
La nouvelle version du SpaceShipTwo arbore une livrée blanche et argentée différente de la précédente version du véhicule suborbital. © Virgin Galactic, Mark Greenberg
L'entreprise s'en tient ainsi à un carburant à base de polybutadiène hydroxytéléchélique (PBHT) (aussi utilisé au quotidien comme gomme synthétique pour les pneus) et de protoxyde d'azote (N2O) (aussi appelé gaz hilarant). Des avancées auraient été réalisées dans ce domaine malgré les incertitudes autour de ce moteur, dont les performances ont toujours été en deçà de ce que les études papier laissaient présager.
Pour le moment, il n'y a aucune information quant à un premier vol d'essai. La société n'a pas souhaité communiquer sur un calendrier précis des différentes étapes à franchir avant de pouvoir, enfin, embarquer des passagers et ouvrir un service commercial de tourisme spatial à l'horizon 2020.
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Lien externeLe communiqué de Virgin Galactic
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