By akademiotoelektronik, 02/01/2023
Crash du Boeing 737 ukrainien: l'Iran reconnaît avoir abattu l'avion et parle d'"erreur impardonnable"
L'état-major des forces armées iraniennes a reconnu ce samedi 11 janvier qu'une "erreur humaine" était à l'origine de la catastrophe du Boeing 737 d'Ukrainian Airlines. L'appareil, dans lequel 176 personnes ont été tuées, a été pris pour un "avion hostile" et a été "touché" alors que les menaces ennemies étaient au plus haut niveau, peut-on lire dans ce communiqué publié par l'agence officielle Irna. L'Iran regrette "profondément" ce crash, "une grande tragédie et une erreur impardonnable", a de son côté déclaré le président iranien Hassan Rohani."L'enquête interne des forces armées a conclu que de manière regrettable des missiles lancés par erreur ont provoqué l'écrasement de l'avion ukrainien et la mort de 176 innocents", a estimé Rouhani sur Twitter, ajoutant que "les investigations se poursuivent pour identifier et traduire en justice", les responsables
La catastrophe, qui a entraîné la mort de 176 personnes, majoritairement des Iraniens et des Canadiens, a eu lieu peu de temps après le décollage de l'appareil depuis l'aéroport international de Téhéran. Le crash a eu lieu quelques heures après le tir de plusieurs missiles iraniens visant deux bases hébergeant des militaires américains en Irak, en réaction à la mort du général iranien Soleimani quelques jours plus tôt dans une frappe américaine. "Toute la défense antiaérienne iranienne devait être sur des charbons ardents" dans l'attente d'une éventuelle riposte américaine, fait valoir un expert français.
Une "erreur humaine en des temps de crise causée par l'aventurisme américain"
Une "erreur humaine en des temps de crise causée par l'aventurisme américain a mené au désastre", a tweeté le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif. Des précédents existent. Le 3 juillet 1988, un Airbus de la compagnie nationale Iran Air a été abattu par deux missiles d'un croiseur américaine patrouillant dans le détroit d'Ormuz, qui l'avait pris pour un chasseur iranien animé d'intentions hostiles. Dès jeudi, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a affirmé que l'avion avait été abattu par un missile iranien. "Nous avons des informations de sources multiples, notamment de nos alliés et de nos propres services", qui indiquent que l'avion a été abattu "par un missile sol-air iranien", avait-il assuré lors d'une conférence de presse. "Ce n'était peut-être pas intentionnel", ajoute-t-il.
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Washington et Londres ont abondé. Donald Trump a évoqué ses "doutes" sur la thèse d'un problème mécanique. "J'ai le sentiment que quelque chose de terrible s'est passé", dit-il, évoquant une possible "erreur". Un "ensemble d'informations" donnent à penser que le Boeing 737 ukrainien a été "abattu par un missile sol-air iranien", disait aussi le Premier ministre britannique Boris Johnson. Le même jour, une cinquantaine d'experts ukrainiens arrivent à Téhéran pour participer à l'enquête et notamment au décryptage des boîtes noires de l'appareil.
Des indices et une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux
Si aucun de ces responsables politiques ne dévoilent de preuves à l'appui de leurs dires, des images difficiles à authentifier circulent sur la toile à l'appui de leur thèse. Une vidéo d'une vingtaine de secondes, montrant apparemment le moment où un missile frappe l'appareil, est largement diffusée sur les réseaux sociaux. On y voit un objet lumineux grimpant rapidement vers le ciel et frappant ce qui semble être un avion.
Sur les réseaux sociaux sont également relayées des photos de fragments d'un missile sol-air Tor-M1 (SA-15 Gauntlet pour l'Otan), un système mobile de défense antiaérienne de fabrication russe conçu pour lutter contre les avions volant à basse altitude, les hélicoptères ou des drones. Téhéran a acheté à Moscou 29 systèmes Tor-M1 dans les années 2000. Le fait que l'avion n'ait pas explosé n'est pas contradictoire avec un tir de missile, font alors remarquer plusieurs spécialistes. "À cette altitude, l'appareil n'est pas encore pressurisé, il peut y avoir des trous dans la carlingue sans qu'il explose. Ce qui provoque l'explosion c'est la pressurisation", souligne un expert français en missiles.
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