By akademiotoelektronik, 16/07/2022

L’Algérie interdit le survol de son espace aérien aux avions militaires français

L'armée de l'air française devra revoir son plan de vol vers le Sahel. D. R.

Par Nabil D. – L’Algérie a décidé de retirer l’autorisation de survol de son espace aérien aux avions militaires français, a-t-on appris d’une source autorisée. Cette décision intervient quelques jours à peine après celle ayant visé les aéronefs battant pavillon marocain ou immatriculés au Maroc.

La France fait partie intégrante de l’axe nocif Rabat-Tel-Aviv qui représente une menace pour la sécurité et la stabilité de l’Algérie. Si cette interdiction fait suite aux mesures de rétorsion prises par Alger suite aux déclarations provocantes du président français, Emmanuel Macron, il n’en demeure pas moins qu’elle est un message clair aux autorités françaises qui soutiennent ouvertement le mouvement séparatiste de Ferhat Mehenni, bien qu’il soit classé comme une organisation terroriste en Algérie, et abritent des cyberagitateurs dont on apprend qu’ils sont pris en charge par les services secrets français, lesquels leur assurent une protection et les encouragent à entreprendre leurs menées subversives.

En allant jusqu’à interdire le survol de son territoire aux appareils militaires français, l’Algérie veut signifier à Macron et à son gouvernement qu’elle est en position de force et qu’elle ne craint aucune contre-mesure de la part des Français qui ont tout à perdre dans cette confrontation voulue par le locataire de l’Elysée.

L’Algérie interdit le survol de son espace aérien aux avions militaires français

Emmanuel Macron s’agite à quelques mois d’une présidentielle dont il est attendu qu’il en sorte la queue entre les jambes face à une droite qui reprend du poil de la bête et une extrême-droite qui n’a jamais été aussi proche de la fonction suprême, après que le successeur de François Hollande lui eut pavé la voie par sa politique étrangère belliqueuse, dictée par le va-t-en-guerre Bernard-Henri Lévy, et sa gestion catastrophique de la crise sanitaire qui verra plusieurs ministres traînés devant les tribunaux dans les mois à venir.

A Paris, on ne s’attendait pas à une réaction aussi prompte que virulente des autorités algériennes, bien que les Français connaissent le tempérament intraitable des Algériens qui ont la fierté chevillée au corps. Réduire le nombre de visas aux ressortissants algériens en contrepartie de l’acceptation par l’Algérie du refoulement de quelque 7 000 sans-papiers a été considéré comme une mesure disproportionnée par le ministère des Affaires étrangères, et la déclaration maladroite ou préméditée de Macron est venue détériorer encore plus des relations fragiles, émaillées par plusieurs rappels à l’ordre qui remontent au début de la contestation populaire pacifique en Algérie, dans laquelle la France s’est immiscée de manière ostentatoire.

Il y a lieu de rappeler que si l’ambassadeur actuel, François Gouyette, a été convoqué par le département de Ramtane Lamamra pour lui signifier l’indignation de l’Algérie suite aux mesures imposées par le ministère français de l’Intérieur et le chantage fait par son collègue des Affaires étrangères qui accuse les consulats algériens en France de «défaut de collaboration», son successeur, Xavier Driencourt, a quitté son poste à la demande des autorités algériennes en raison de son ingérence flagrante dans les affaires internes du pays.

Cette fois-ci, la crise a atteint son paroxysme, et l’Algérie a décidé de crever l’abcès en remettant la France à sa place, comme elle l’a fait avec le Makhzen qui doit sa survie au soutien de la classe politique française qui veille sur ses propres intérêts mercantiles dans ce pays tenu d’une main de fer par un régime aussi moyenâgeux que despotique.

Dans le typhon provoqué par la salve tirée par l’Algérie en direction du Maroc et de la France, c’est, en quelque sorte, Israël qui est le destinataire principal de cette mise en garde sévère. Une façon de signifier à Tel-Aviv que l’armée et la diplomatie algérienne ne reculeront devant rien pour repousser toute velléité belliqueuse avant même que les trois alliés n’y songent.

N. D.

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