Par akademiotoelektronik, 01/02/2023
Les 30 entrepreneurs qui dynamisent le business sur la Côte atlantique
ENTREPRISESFreddy et Nicolas Babin, 51 et 47 ans : gérants d'Ernest le glacier
De leur petite boutique de 15 mètres carrés ouverte en 1999, ces deux frères sont passés à 800 mètres carrés, sous l'enseigne Ernest le glacier, répartis en plusieurs points de vente dans La Rochelle, dont trois sur le vieux port, à 60 employés en pleine saison, et à plus de 1,6 million d'euros de chiffre d'affaires en 2015.
Seul leur mot d'ordre reste le même, selon l'aîné : « Tout ce qui est intégré dans nos glaces a été transformé chez nous, de nos cornets en gaufrettes jusqu'à nos fruits secs torréfiés. » Côté innovation, ils avaient déjà inventé un triporteur pour vendre leurs glaces dans toute la ville, ou approvisionner les Francofolies, en 2012.
Plus récemment, après avoir déménagé leurs ateliers du centre-ville en janvier, ils ont dû mettre au point un nouveau mode de pasteurisation de leurs mix. Ils ont aussi installé des corners dans les magasins L'Heure du marché, qui accueillent des produits régionaux, dans le quartier de Beaulieu et la commune d'Angoulins pour commencer. Bordeaux, Nantes, Royan et Niort suivront.
> Vidéo. Le renouveau des artisans glaciers :
Jean-Paul Calès, 57 ans : président fondateur de Cap Ingelec
« Mes équipes savaient monter des réseaux électriques qui ne tombent pas en panne », rappelle cet ingénieur des Arts et Métiers pour expliquer comment son expérience dans la maîtrise d'œuvre d'aéroports lui a ouvert la porte des data centers. Avec succès : ses 270 ingénieurs – il en cherche dix-huit de plus en ce moment – ont engrangé 34 millions d'euros d'honoraires en 2015.
Rapidement, il a cherché à diminuer les dépenses énergétiques de ces nouveaux monstres. Pour un investissement de 2 millions d'euros, il arrive à réduire la facture d'électricité d'une salle de serveurs de 500 mètres carrés de 800.000 euros par an. Une compétence qui a séduit en France, puis en Espagne, en Italie, et tout récemment en Turquie et en Irlande.
Mais les plus gros marchés de sa société d'ingénierie située à Saint-Jean-d'Illac, près de Bordeaux, sont à conquérir en Afrique, friande de smartphones, et donc grande consommatrice de stockage de données. Le voici déjà en train de vendre ses services au Maroc, au Sénégal et au Cameroun.
Christophe Chartier, 49 ans : P-DG d'Immersion
Airbus, Dassault, PSA Peugeot Citroën, Renault, Inria… pendant plus de vingt ans, ce pionnier bordelais devenu leader européen de la simulation 3D n'a travaillé que pour les plus grands. Mais, depuis cette année, la simplification de la production de ses casques, gants et tables virtuelles, la réduction de leur coût et la simplification de leur utilisation lui ont permis de s'attaquer au marché des entreprises de taille plus réduite.
La nouvelle génération de la table Meetiiim, tactile, collaborative et enrichie de 3D, peut désormais être achetée pour 30.000 euros, ou louée pour 900 euros par mois. Restait toutefois à créer un logiciel de partage, connectant cette table à d'autres, mais aussi à n'importe quel environnement virtuel… voire à une simple tablette. Or les fonds ont commencé à manquer. « Nous avons donc ouvert notre capital en Bourse et levé 2,53 millions d'euros », explique le dirigeant, qui conserve 78% de cette TPE réalisant 8 millions de chiffre d'affaires.
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Arnnaud de la Fouchardière et Xavier-David Beaulieu : leur robot Vitirover désherbe les vignes
Ne jugez pas leur robot sur sa petite taille : c'est l'un de ses atouts… conjugué à l'autonomie qu'il doit à ses panneaux solaires. Depuis son invention il y a cinq ans, Vitirover déambule entre les vignes pour tondre et désherber sans tasser la terre, sans abîmer les pieds, sans pétrole et, surtout, sans être piloté. Et il récolte au passage une multitude de données, sur l'état de santé des grains, par exemple. Le tout pour 5.000 euros.
« Une solution plus simple, plus respectueuse de l'environnement et plus économique que le tracteur », souligne Arnaud de la Fouchardière, le directeur général (à droite). La start-up de Saint-Emilion qui le commercialise depuis cette année en a vendu une quarantaine au Chili et compte sur une soixantaine de ventes supplémentaires pour atteindre 1 million d'euros de chiffre d'affaires en 2016.
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Thomas Samuel : ses lampadaires éclairent l'Afrique
C’est à Blanquefort, en périphérie bordelaise, que sont installés ses ateliers… mais c'est en Afrique que cet ingénieur diplômé de l'université de La Rochelle a fait ses preuves. Car ses lampadaires, qui fonctionnent à l'énergie solaire, résistent à des chaleurs extrêmes. Simples à installer, ils ont une durée de vie de dix ans sans la moindre maintenance. Plus de 5.000 ont déjà été installés dans 20 pays.
Etape suivante : le Nanogrid. Lancé fin 2015, ce système complet permet d'électrifier quatre foyers avec un seul lampadaire. « Nous avons par ailleurs à répondre à une demande croissante de la part des collectivités européennes », souligne le P-DG de Sunna Design. Les équipements de nos villes passent en effet de plus en plus au solaire, et ses solutions autonomes séduisent. C'est pour porter de telles ambitions que la start-up créée en 2010, qui emploie 30 collaborateurs, recrute et prévoit, d'ici un an, d'avoir levé environ 20 millions d'euros supplémentaires.
> Vidéo. La technologie Sunna Design, expliquée par son P-DG :
Cédric Dumas, 42 ans : CEO de WiiDii
Trouver une salle de sport pour le soir même, et dans une ville où l'on n'est que de passage ? Voilà qui promet d'être plus fatigant que la séance elle-même. Ce genre de recherche, l'assistant voyageur WiiDii peut s'en occuper pour vous, après un simple dialogue. Comme il peut vous conseiller un restaurant selon vos goûts et budget, puis vous y réserver une table.
WiidDii est un assistant personnel hybride, une sorte de superconcierge virtuel. « Plus vous l'utilisez, plus l'application apprend à vous connaître », explique son créateur, féru d'intelligence artificielle, et par ailleurs patron d'une conciergerie traditionnelle haut de gamme. Quand le concierge 2.0 est à court de réponses, il passe la main à un opérateur humain basé à Bordeaux.
Quinze personnes composent l'équipe actuelle. Ils devraient être 50 en fin d'année, puis une centaine un an plus tard, pour répondre à une demande grandissante de groupes hôteliers et de tour-opérateurs qui offrent ce service à leurs clients. Une ambition qui passera, dans les mois qui viennent, par une levée de fonds de 5 à 7 millions d'euros après celle de 600.000 euros réalisée l'an dernier.
Nicolas Gardies, 52 ans : DG de Fountaine Pajot
Depuis qu'il est a la tête du constructeur de catamarans, le successeur de Jean-François Fountaine a vu la dernière génération de bateaux, sortie entre 2013 et 2015, séduire son public : « Nos équipes se sont concentrées sur le confort, avec des intérieurs plus lumineux, tout en conservant un bon comportement marin, vif et rapide. » Au final, le chiffre d'affaires a bondi de 24% en 2015, pour atteindre 61,6 millions d'euros.
Les investissements qui ont conduit à ce résultat – notamment le recrutement de 100 personnes sur deux ans – ayant été bénéfiques, le directeur compte reproduire le schéma, avec l'embauche de 150 employés ces quatre prochaines années et la mise en place d'un plan de réorganisation complète, nommé Océan 40 : une nouvelle charte visuelle pour les bateaux, le logo et le site Internet, une extension du site d'Aigrefeuille-d'Aunis, près de La Rochelle, de 8.000 mètres carrés, et la refonte des processus de construction.
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Matthieu Glayrouse et Mathieu Cholon, 34 ans : cofondateurs d'Octopepper
Avec 10 millions de pages vues par mois, dont la moitié par le biais des applications mobiles, et 200 nouveaux membres chaque jour, leur site Yummypets est l'une des références incontournables des amis des animaux.
Il faut dire que les deux patrons d'Octopepper, l'agence Web bordelaise qui l'a développé, ne lésinent pas sur les services proposés par leur réseau social : petites annonces, magazine, fiches sur les races, albums photos personnels et, désormais, objets connectés. Ils ont en effet lancé un collier avec géolocalisation et suivi d'activité, en collaboration avec Orange. Depuis l'entrée à leur capital, en mars, du groupe breton Diana, qui possède une branche dédiée à l'alimentation animale, ils partent à la conquête de marchés internationaux, en commençant par l'Angleterre, l'Espagne, le Brésil et le Mexique.
Gautier Guilleron, Rémy Ramadour et Cyrille Leroux : cofondateurs d'Ullo
Pour passer un électroencéphalogramme, il faut se déplacer dans une chambre spéciale, se laisser appliquer de nombreuses électrodes sur le crâne et rester plusieurs fois immobile pendant une séance d'un quart d'heure. Autant de contraintes que les trois Rochelais se proposent de supprimer grâce à un casque portable, léger, mis en place en quelques secondes et donc utilisable dans sa chambre d'hôpital, voire chez soi. Quant aux perturbations que le moindre mouvement crée et qui aujourd'hui peuvent rendre une mesure inutilisable, elles seront effacées par un logiciel.
Leur solution, plutôt destinée aux médecins, coûtera environ 1.400 euros, contre 15.000 pour les dispositifs existants. « Nous allons sortir ce produit en septembre, mais nous travaillons déjà à lui ajouter des applications », confie Gautier Guilleron. Une levée de fonds de 150.000 euros est donc prévue, de même que le recrutement d'un médecin au sein de l'équipe, de deux développeurs et de commerciaux, tandis que va être mis en place un comité scientifique d'une douzaine de médecins, psychologues et neurologues.
> Vidéo. Produire de la peau humaine avec une imprimante 3D, c'est possible :
Jérôme Jarlang et Raphaël Acis, 37 et 35 ans : fondateurs d'A2J Composites
L'un, Jérôme Jarlang, ingénieur, avait déjà monté une trentaine d'entreprises pour des clients, l'autre, Raphaël Acis, dirigeait un bureau d'études. Il n'en fallait pas plus pour monter A2J Composites, en réponse aux besoins urgents d'un fabricant de yachts local. « Il a fallu, en deux mois, trouver 350 mètres carrés de locaux, lever 70.000 euros de fonds, monter les statuts et recruter. »
Un peu plus de deux ans après, l'entreprise spécialisée dans la fabrication de pièces en matériaux composites emploie 12 personnes (20 à la fin de l'année). Les fondateurs ont investi dans une machine de découpe numérique et se sont installés dans des ateliers de 2.500 mètres carrés à Périgny. Ils ont réalisé un chiffre d'affaires de 500.000 euros en 2015 et visent un prévisionnel de 900.000 pour 2016.
Ils prospectent désormais leurs clients sur tout le littoral, se sont diversifiés dans les énergies marines renouvelables et participent à un projet de port solaire dans le Lot-et-Garonne, où des péniches équipées de panneaux adéquats navigueront l'été et se réuniront en hiver pour approvisionner les riverains en électricité.
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Antoine Villalobos : son logiciel de gestion cible les médecins
Son logiciel DrSanté, destiné aux médecins généralistes et lancé en mars dernier, n'est pas son coup d'essai. Cet informaticien (devant sur la photo), également diplômé d'une école de commerce, avait déjà lancé DrVeto, une solution complète de gestion ciblant les vétérinaires, qui s'était imposée en leader du créneau, avec 5.000 à 6.000 utilisateurs aujourd'hui. Son principal atout était son ergonomie, inspirée des applications de loisirs, simplifiant ainsi sa prise en main par les utilisateurs.
« Dès le départ, j'avais envie de créer un logiciel de gestion pour l'ensemble des professionnels de santé, explique le directeur de Calimaps. En me concentrant sur une population plus restreinte, j'ai pu peaufiner mon produit. » Il compte reproduire son succès avec DrSanté, aussi intuitif et incluant notamment l'utilisation de smartphones, pour le médecin comme pour le patient.
Charles Kloboukoff, 52 ans : président fondateur de Léa Nature
Floressance, SO'BiO, Jardin BiO… Les amateurs de produits bio et naturels pour l'alimentation, la santé, les cosmétiques et même les produits d'entretien sont familiers des marques de ce groupe. Depuis le début, en 1993, son fondateur veut donner au bio le plus de visibilité possible. Son chiffre d'affaires de 182 millions d'euros en 2015 prouve qu'il a eu raison.
Pour continuer à mettre en avant ses produits autant que sa philosophie, il va construire, en face de son siège de Périgny près de La Rochelle, où travaillent 550 personnes, deux bâtiments à énergie passive. Un projet de 12 millions d'euros, financé pour moitié par sa société, pour l'autre par lui-même. Le premier bâtiment doit accueillir une salle d'exposition pour les associations locales, un restaurant axé sur la cuisine bio et locale et un jardin pédagogique sur la biodiversité. Il ouvrira en septembre prochain. Le deuxième, plutôt dévolu aux sports, suivra de peu.
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Jean-François Létard : 48 ans, fondateur d'OliKrom
Ses pigments intelligents changent de couleur selon la température, la pression ou la lumière, et leurs applications ne manquent pas. Une peinture contenant ses pigments appliquée sur le nez d'un avion, par exemple, peut signaler une pièce rendue fragile par un impact subi en vol.
Ce chercheur en chimie, après dix-sept ans passés au CNRS, a lancé sa société il y a un an et demi et levé 740.000 euros en trois mois. Il fourmille d'idées : « Nous avons plus d'une quarantaine de projets en cours, parmi lesquels un témoin de traçabilité de la chaîne du froid, une peinture qui change de teinte selon l'ensoleillement ou un indicateur de stérilisation de l'équipement hospitalier. »
D'ici trois ans, la production devrait passer de 1 tonne par an à une dizaine de tonnes chaque mois. L'entrepreneur, qui table cette année sur un chiffre d'affaires de 1,4 million d'euros, cherche déjà un nouveau site quatre à huit fois plus grand que celui qu'occupent aujourd'hui ses ateliers à Pessac.
> Vidéo. Les pigments intelligents, une innovation révolutionnaire :
Jean-Christophe Leducq, 45 ans : gérant de Lumiscaphe
Pendant onze ans, cette société éditrice de logiciels 3D destinés à l'industrie s'est uniquement développée dans l'Hexagone. Aujourd'hui encore, son plus gros client reste Renault, dont elle équipe les services d'ingénierie, de design et de marketing.
Mais, depuis 2012, l'arrivée de Toyota parmi ses clients, suivi d'autres acteurs de l'automobile nippone, lui a ouvert le marché du Japon. Elle y a depuis ouvert une filiale et y réalise désormais 500.000 euros de ses 3,1 millions de chiffre d'affaires. « Nous avons réussi à nous faire connaître en France, explique son gérant, mais j'estime notre présence à seulement 0,5% du marché mondial potentiel. Nous sommes en position d'augmenter nos parts de ce marché facilement. »
Sa prochaine cible est la Chine, avec l'ouverture en cours d'une nouvelle filiale et une série de visites auprès des futurs clients, qui devraient représenter 500.000 euros de ventes rapidement et 1 million dès 2019.
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Vincent Merling, 66 ans : président fondateur des Cafés Merling
L'ancien rugbyman, président depuis vingt-sept ans du Stade rochelais, ne cesse de développer l'entreprise de torréfaction de café et de distribution qu'il a montée en 1979. Elle emploie aujourd'hui environ 420 personnes en France, dont une centaine au siège de Périgny, près de La Rochelle.
Après s'être implanté dans le Limousin avec l'acquisition de la Maison Errel, il a renforcé sa présence entre Bordeaux, Bayonne, Pau et Agen grâce au rachat des Cafés Soubira, basés à Floirac, en périphérie bordelaise, qui approvisionnent les hôtels, restaurants et cafés de son secteur. Au passage, Vincent Merling a récupéré une cinquantaine d'employés, et il va porter son chiffre d'affaires de 50 millions d'euros en 2015 à 60 millions en 2016.
Marc Berrebi : sa box santé connecte déjà 200.000 patients à leurs médecins
Pionniers des objets connectés en 2000, les cofondateurs d'eDevice à Mérignac, Marc Berrebi et Stéphane Schinazi, voient depuis quelques années leur flair enfin récompensé : de 3 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2013, ils sont passés à 20 millions en 2015 et tablent sur 50 millions en 2016. « Les 40 plus gros fabricants du secteur des appareils médicaux totalisent plus de 400 milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel, rappelle Marc Berrebi. Et ils demandent de plus en plus à connecter leurs appareils à Internet, notre spécialité. »
Sa box HealthGO transmet les infos relevées par les pacemakers ou les pompes à insuline aux médecins concernés ; 200.00 patients y sont déjà connectés, ce qui en fait la première entreprise de suivi de patients au monde.
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Jean-Christophe Lépine, 55 ans : P-DG d'Innoveox
Les sept premières années de cette start-up, spécialisée dans le traitement et la valorisation des déchets toxiques à Mérignac et à Pau, ont été surtout dévolues à la recherche et au développement. « Nous avons développé des solutions avec le CNRS, mais il a aussi fallu concevoir des unités de fabrication, monter des partenariats, notamment avec Air liquide, et, le plus long, obtenir des autorisations administratives », relate son P-DG. Et en septembre dernier, l'entreprise, qui a racheté Syneox, a présenté un petit robot autonome capable d'inspecter les centrales nucléaires.
Elle a aussi déposé récemment un brevet permettant de neutraliser l'amiante à froid. De quoi attirer des investisseurs chinois (3 millions d'euros) et kazakhs (1,5 million), et des clients chinois (5 millions) canadiens (3 millions) et français (5 millions sur cinq ans).
Denis Mollat, 63 ans : directeur de la librairie Mollat
En se positionnant rapidement sur Internet quand la concurrence s'y faisait menaçante, la première librairie indépendante de France n'a pas seulement conservé en ligne les ventes qu'elle aurait pu perdre en magasin, elle a aussi récupéré ses clients. Aujourd'hui, 25% des 80 000.cartes de fidélité du magasin ont été demandées sur leur site d'e-commerce Mollat.com.
Elle travaille en outre son image de marque en distribuant une newsletter hebdomadaire à 190.000 abonnés. Et, depuis trois ans, elle publie Station-ausone.com, un portail culturel où les libraires, formés à la vidéo, tiennent des blogs. « Il suffit d'une caméra, d'un micro et d'un bon contenu… ce n'est pas un gros investissement », rappelle le directeur de l'entreprise familiale, qui a généré un chiffre d'affaires de 26 millions d'euros en 2015. Il travaille désormais sur un site regroupant ces deux-là avec Mollatpro.com, qui utilisera des bases de données accumulées à partir des goûts des visiteurs.
> Vidéo. La librairie Mollat, une institution à Bordeaux depuis 120 ans :
François Papin, 51 ans : directeur du site Alstom La Rochelle
Arrivé sur le site en 2012, cet ancien de l'automobile gère les 1.200 salariés installés sur la commune d'Aytré, au sud de La Rochelle, qui s'échinent en ce moment sur une quarantaine de TGV, livrables entre cet été et début 2019. Ceux qui circuleront l'année prochaine sur la ligne Tours-Bordeaux, notamment, seront dotés d'un tout nouvel intérieur, avec, entre autres, plus de capacité et l'accès Internet à bord.
Mais l'activité va surtout être relancée côté tramway, secteur soumis aux calendriers électoraux. Après trois années au ralenti, l'équipe de production va être doublée, avec l'embauche de 14 CDI et 80 intérimaires, et se prépare à 63 livraisons en 2017, et à 76 au moins en 2018.
Pour un montant de 91 millions d'euros, Nice va ainsi s'équiper de 19 rames du Citadis X05, sur lequel planche le bureau d'études depuis deux ans. « Nous l'avons conçu de manière à réduire les coûts de maintenance de 20% et les dépenses énergétiques de 30% », explique le directeur.
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Alexandre Petit : il convertit les Ehpad au numérique
De son expérience de veilleur de nuit dans un service de gériatrie pendant ses études, ce jeune entrepreneur a retenu la carence en nouvelles technologies dans l'assistance aux personnes âgées : « Domotique, lien social via Internet, géolocalisation, objets connectés… ces outils pouvaient autant améliorer la vie des usagers que simplifier le travail du personnel. »
Il a créé sa société de conseil à Bordeaux, recensant environ 900 solutions destinées aux promoteurs, gestionnaires d'Ehpad, collectivités et bailleurs sociaux. Sa start-up Alogia (200.000 euros de CA fin 2016) a inauguré sa première réalisation à Bordeaux, une résidence équipée de domotique. Et elle prépare une levée de fonds de 1 million d'euros afin de lancer son premier produit maison.
Benoît Panel et Adrien Pinson, 39 et 28 ans : fondateurs de Yescapa
Depuis son lancement en 2012, Jelouemoncampingcar.com truste le créneau de la mise en relation entre propriétaires et locataires de camping-cars, avec 63.000 inscrits actifs et 450 nouveaux par jour, et un nombre de locations qui double chaque année.
Ses concepteurs ont décidé de changer son nom en Yescapa, afin d'harmoniser leur marque dans tous les pays où ils déploient leur concept. « Nous sommes en plein développement international et voulons que nos utilisateurs espagnols puissent facilement chercher un véhicule en France, et réciproquement », justifie Benoît Panel.
Après avoir réussi leur entrée en Espagne, en avril 2015, grâce à une levée de fonds de 550. 000 euros, ils se sont établis en avril dernier en Allemagne, le plus gros marché européen, avec une nouvelle levée de même ampleur. Leur objectif ? Rayonner dans huit pays, depuis leurs locaux de Bègles, dès 2018.
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Nicolas Leroy-Fleuriot, 52 ans : P-DG de Cheops Technology
Cet informaticien n'a pas manqué d'intuition, début 2010, en se lançant sur le marché naissant du cloud computing : dès le départ, il s'est concentré sur les PME et ETI, se positionnant durablement en leader du créneau. Ce qui se concrétise par un chiffre d'affaires de 73 millions d'euros en 2014 et de 80 millions en 2015.
Cheops Technology, qu'il a racheté en 2004, emploie 420 personnes, dont 120 au siège de Canéjan, près de Bordeaux. L'entreprise prévoit d'accueillir 60 personnes supplémentaires en deux ans, essentiellement des ingénieurs système, réseau et sécurité, pour lancer trois nouvelles offres. Deux seront adaptées aux utilisateurs de technologies particulières (Oracle et SAP), la troisième vise à offrir un hébergement informatique complet à moindre coût (moins de 1.000 euros par mois), tout en laissant au client un accès complet à ses données. « Ce service est encore hors de portée des entreprises à moindre budget et correspond à une demande croissante », précise Nicolas Leroy-Fleuriot.
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Hervé Pestourie, 58 ans, P-DG d'Unikalo
Avec Naé, sa gamme de peinture biosourcée (à base de résines végétales) lancée en 2014, ce fournisseur de peinture pour professionnels du bâtiment a montré une fois de plus son attachement au respect de la nature. Son siège et ses ateliers de production de Mérignac, qui accueillent 190 employés (sur 490 en France), se situent d'ailleurs sur un site répondant à la norme ISO 14001 de management environnemental. Ce qui ne l'a pas empêché d'augmenter son chiffre d'affaires consolidé de 14% l'année dernière, pour le porter à 130 millions d'euros.
Après un investissement de 400 000 euros environ, il va sortir en fin d'année une peinture dépolluante, qui absorbe les émanations des meubles contenant des colles chimiques : «Le produit est prêt, mais il faut encore définir la stratégie commerciale. Car, vendu 20 à 30% plus cher que ses équivalents classiques, il mérite d'être présenté au consommateur final plutôt qu'au peintre qui la posera.»
Olivier Richart, 45 ans, président de Selenium Medical
Son activité se décline en deux spécialités : l'emballage des implants médicaux (vis ou prothèses, notamment) et le traitement de leur surface. Il s'est d'ores et déjà illustré dans le premier secteur, il y a deux ans, en présentant SoTube, un système conçu pour manipuler les implants sans les toucher.
Alors que son chiffre d'affaires 2015 a été de 2,9 millions, il a déjà enregistré près de 10 millions d'euros de contrats pour 2020 rien que sur ce produit. Ce qui lui a permis de faire passer ses équipes rochelaises de 30 à 61 personnes, en intégrant surtout des ingénieurs, et va entraîner le recrutement d'une dizaine de personnes en plus, en production. Il compte désormais trouver le même succès dans le traitement de surface, grâce à StarSurf, lancé en avril, destiné à rendre les vis plus faciles à installer et à accélérer le rétablissement du patient après l'opération.
Alain Sutre, 55 ans : P-DG du Groupe Ertus
Ce consultant parcourt les vignobles, armé de ses conseils et de ses logiciels, pour aider les vignerons à restructurer leurs processus, à revoir leurs dépenses en produits phytosanitaires, à mieux utiliser leurs machines, et ainsi à réduire leurs coûts et à simplifier leur travail.
Une activité porteuse, puisque le chiffre d'affaires de son cabinet bordelais, avec une filiale à Montréal, a augmenté de 15% l'année dernière, pour atteindre 1,1 million d'euros, et qu'il vise 1,6 million en 2016, grâce notamment à sa dernière création, Exapta, réalisée avec l'Inria. Cette solution permet aux viticulteurs de se conformer aux règlements de traçabilité : « Ces mesures sont obligatoires et impliquent de grosses dépenses, sans gain pour celui qui les fait », remarque-t-il. Son système, impliquant capteurs et logiciels, rentabilise l'opération en analysant en détail toute l'exploitation des terres pour y déceler des erreurs éventuelles.
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Sebastian Wloch et David Dedeine : leurs jeux vidéo en réalité augmentée cartonnent
En faisant appel au savoir-faire d'Asobo pour promouvoir son casque HoloLens, Microsoft a propulsé la start-up sur le devant de la scène. Le studio de jeux vidéo bordelais a en effet conçu pour ce casque de réalité augmentée deux jeux exploitant cette technologie révolutionnaire.
Dans Fragments, par exemple, le joueur enfile le casque, et une scène de crime apparaît sous formes d'hologrammes dans son salon. Il doit résoudre l'enquête en cherchant les indices disséminés. « Nous comptons tirer profit de ce que nous avons appris avec HoloLens pour nos productions futures », prévoit David Dedeine, l'un des cofondateurs (à droite).
Sur la pente ascendante, la société va recruter 15 personnes avant la rentrée afin de renforcer son équipe d'une centaine de salariés. Son chiffre d'affaires devrait atteindre 9 millions cette année. Si le studio continue de produire des jeux vidéo, il propose également ses services aux grandes entreprises désireuses de développer des solutions de réalité mixte.
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Caroline et Xavier Vitrac, 39 et 42 ans : fondateurs de Phenobio
Dès le lancement de leur biotech bordelaise spécialisée dans la fabrication d'extraits végétaux, en 2012, ces docteurs en biologie se sont distingués, parmi les acteurs de l'industrie cosmétique, en extrayant leurs principes actifs avec de l'eau subcritique. Une technologie innovante qui permet de se passer de solvants, et dont l'intérêt est autant économique qu'écologique. « Cela nous a permis de travailler sur des plantes auparavant peu étudiées », explique Xavier Vitrac.
Du fruit de la passion, jusque-là cantonné à l'alimentaire, ils ont ainsi réussi à tirer des polyphénols aux propriétés anti-âge. Leurs prochaines pistes sont basées sur des produits régionaux : pins maritimes et vignes, riches en antioxydants. Ils espèrent ainsi, en trois ans, multiplier par quatre leur chiffre d'affaires annuel, actuellement de 200.000 euros.
Frédéric Varin et Farid Zaïdi, 49 et 39 ans : cogérants de Tem Sega
A peine avaient-ils repris en 2011 les rênes de cette société de Pessac spécialisée dans les dispositifs biomédicaux, dans laquelle l'un était directeur technique et l'autre commercial, que les deux associés se sont attelés à lui redonner un coup de jeune. Il faut dire qu'elle commençait à s'assoupir sur ses lauriers, sa mallette de dépistage de la mucoviscidose, incontournable sur le marché, datant de 1993. « Toute notre R & D était réalisée en externe, rappelle Frédéric Varin. Notre première décision a donc été de créer un bureau d'études, en embauchant trois personnes, et d'acheter une imprimante 3D. »
Leur défi ? Moderniser leur mallette pour abaisser le temps de diagnostic de quarante à dix minutes tout en diminuant son prix pour ramener le coût du dépistage sous le plafond du remboursement de la Sécu. Le nouveau produit devrait être lancé début 2017. L'entreprise, qui a réalisé un chiffre d'affaires de 1,8 million d'euros l'an dernier et n'a qu'un rival (américain), a aussi décidé de pousser les feux à l'international, où elle a doublé ses ventes en cinq ans.
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Jérôme Leleu, 43 ans : président d'Interaction Healthcare
Comme les pilotes s'entraînant à manier leurs avions sur des simulateurs de vol, infirmiers et médecins généralistes ou spécialistes peuvent désormais se former aux soins grâce aux « serious games » de cette agence bordelaise. « Notre business se trouve à la croisée de deux marchés florissants, la santé et la formation », explique son patron, qui a vu son chiffre d'affaires grimper de 3,2 millions d'euros en 2014 à 4,3 millions en 2015.
Pour continuer son ascension sur le marché de la simulation numérique dans le domaine de la santé, il vient de lever 5 millions d'euros. Une manne qu'il va en partie utiliser pour installer ses locaux, fin 2017, dans la future cité numérique de Bègles et pour recruter une trentaine de personnes d'ici trois ans, qui rejoindront son équipe de 45 salariés. L'essentiel de ses nouveaux employés va travailler en R & D. Les autres devront développer le marketing international, ce marché représentant déjà 700 millions de dollars à l'échelle mondiale.
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