Par akademiotoelektronik, 19/02/2023

Thomas Pesquet. Qu'est-ce qu'il a fait pendant 200 jours ?

Six mois à jouer les satellites, à tourner autour de la terre à 27 600 km/h. Six mois à accumuler 2 880 tours du monde. Six mois à contempler notre planète depuis la Station spatiale internationale (ISS), en orbite à environ 400 km d’altitude.

Ce vendredi, Thomas Pesquet, l’astronaute français originaire de Normandie, et son collègue russe Oleg Novitski prendront place dans un vaisseau Soyouz qui se désarrimera de l’ISS vers 12 h 50 (heure de Paris) pour atterrir 3 h 20 plus tard dans les steppes du Kazakhstan.

Au total, le premier séjour dans l’espace de Thomas Pesquet, 39 ans, aura été de 196 jours, soit la plus longue durée en continu pour un spationaute français.

Des expériences et deux sorties dans l'espace

Jusqu’à présent la mission de Thomas Pesquet, dixième Français à aller dans l’espace, s’est déroulée comme sur des roulettes. L’astronaute a pu réaliser deux sorties dans l’espace qui se sont parfaitement passées.

Il a également enchaîné de nombreuses expériences scientifiques prévues dans son programme.

« Thomas s’est très bien entendu avec ses collègues, notamment ceux de la Nasa » comme Peggy Whitson, 57 ans, souligne Brigitte Godard, son médecin à l’Agence spatiale européenne (ESA).

Une vie quotidienne millimétrée

Pendant six mois, Thomas Pesquet aura vécu au rythme strict de la Station spatiale internationale. A bord de laquelle l'heure légale est, de manière arbitraire, l'heure UTC, ou GMT (la France est à UTC+1 en hiver et UTC+2 l'été).

Une journée typique à bord de l'ISS commence à 6 heures, par une inspection de la station. Puis l'équipage prend son petit déjeuner avant d'entamer le travail à 8 h 10. Une séance d'exercice physique est planifiée au cours de la matinée.

Thomas Pesquet. Qu'est-ce qu'il a fait pendant 200 jours ?

A 13 h 05, c'est la pause déjeuner d'une heure, puis le travail reprend avec un nouvel exercice physique au cours de l'après-midi. La journée de travail s'achève à 19 h 30.

Après le dîner et une ultime réunion de l'équipage vient la période allouée au repos, qui démarre à 21 h 30.

En général, l'équipage travaille dix heures par jour en semaine et cinq heures le samedi, le reste du temps étant consacré aux activités de détente.

Des jeux, des photos et 1,4 million d'amis sur Facebook

Malgré des journées bien remplies, l’ingénieur en aéronautique et pilote de ligne, qui aime communiquer et transmettre, a multiplié les jeux des questions-réponses à distance, notamment avec des milliers d’écoliers. « Les gamins, c’est à eux que j’ai envie de transmettre le plus », écrit-il sur son blog.

Les écoliers, du primaire au lycée, ont aussi pu participer à des expérimentations en réalisant les mêmes expériences que Thomas Pesquet. Les 6e du collège Michelet à Tours (Indre-et-Loire) et les élèves du collège Blaise-Pascal d’Argenton-les-Vallées (Deux-Sèvres) ont ainsi été sélectionnés pour faire pousser des graines de lentille, moutarde, radis, sur leur paillasse.

Astronaute 2.0, Thomas Pesquet a utilisé une partie de son temps libre pour partager son expérience sur les réseaux sociaux. Suivi par 551 000 abonnés sur Twitter, 377 000 sur Instagram et 1,4 million sur Facebook, il a mitraillé la planète bleue, postant des photos des différents coins de France, dont l'Ouest, lui qui est orginaire de Normandie, saisissant la beauté géométrique de certains paysages terriens ou leur fragilité.

Fan de musique électro, l’astronaute qui a fini par recevoir fin février son saxophone grâce à un cargo ravitailleur, a également fait partager ses goûts musicaux.

Un homme changé

Thomas a aussi produit des vidéos, dont la dernière, postée sur YouTube dimanche et intitulée « Un nouveau regard sur l’univers », revêt une tonalité philosophique, presque grave.

Comme tous les voyages celui-ci mène « à l’introspection », confie-t-il. « Qui suis-je ? Un homme de l’espace ? Un astronaute français ? Non, un homme ». Il a fallu « toute cette technologie » pour arriver là et « comprendre la simplicité des choses, la Terre, le cosmos et la vie elle-même comme un ensemble. Vu d’ici c’est vraiment difficile de comprendre les frontières, les guerres, la haine ».

Vendredi, de nouveau Terrien, Thomas retrouvera la gravité. Dans tous les sens du terme.

Des chiffres qui donnent le tournis !

92. C'est le nombre de minutes qu’il faut à l’ISS pour faire le tour de la Terre. Soit 16 par jour. Et donc 2 880 tours du monde en six mois.

110. C'est la longueur en mètres de la Station spatiale internationale. Large de 74 mètres, haute de 30, elle pèse 450 tonnes.

150. C'est, en milliards de dollars, le coût estimé de l'ISS, lancée en 1998. Soit environ 135 milliards d'euros.

2 500. C'est, en mètres carrés, la superficie des panneaux solaires qui fournissent de l'énergie à la Station.

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