Par akademiotoelektronik, 08/01/2023
Free Guy : le feel good movie surprise de l’été 2021 ? notre critique
Notre avis9 10En cette période marquée par la morosité, durant laquelle les blockbusters sont bien trop souvent des suites de franchises installées depuis des années, il est bon de goûter à un peu de fraîcheur. Et de la fraîcheur, Free Guy en a à revendre. Mis en scène par le réalisateur du très sympathique La Nuit au Musée, ce film que personne n’attendait vraiment fait l’effet d’un concentré de bonheur. Porté par un Ryan Reynolds au meilleur de sa forme, le film de Shawn Levy réussi le tour de force d’offrir un spectacle tout public à la fois intelligent et généreux qui ne prend pas son public pour une cible marketing. S’aventurant sur un terrain semblable à celui arpenté par Spielberg dans Ready Player One, Free Guy traite de l’intelligence artificielle et du jeu-vidéo avec une sincérité et un amour palpable, sans que jamais le spectateur ne se sente pris pour une endive. Alliant une écriture soignée à une réalisation léchée et impeccable, Free Guy est à ce jour ni plus ni moins que l’un des meilleurs films jamais sortis sur l’univers vidéoludique. Drôle, attachant, émouvant et palpitant de bout en bout, Free Guy est de loin la meilleure surprise de cette année 2021.
Gare aux préjugés
Depuis la récente réouverture des salles obscures, la bande-annonce de Free Guy est largement diffusée. Intrigués, les spectateurs découvrent ce qui semble être une énième comédie d’action à la gloire de Ryan Reynolds. Et c’est certainement parce que ces trailers n’utilisent principalement que des images provenant des 20 premières minutes du nouveau film de Shawn Levy que cette impression est là. Pourtant, Free Guy est bien plus qu’une simple comédie potache située dans l’univers du jeu vidéo.
Car là où Spielberg a selon beaucoup raté sa représentation de l’univers vidéoludique à travers Ready Player One, en offrant une vision certes spectaculaire mais plutôt datée dans sa manière d’aborder le monde du jeu vidéo, Shawn Levy a réussi à livrer un film incroyablement juste et bien plus d’actualité. Pourtant, c’est le scénariste Zak Penn qui signe le script de ces deux longs-métrages, et on est très loin de ce que beaucoup ont cru être une sorte de suite / copie du très moyen Pixels de Chris Colombus avec Adam Sandler.
Un film qui rappelle le meilleur de la science fiction
Dans un monde qui rappelle la franchise Grand Theft Auto, un PNJ (personnage non jouable dont les actions sont programmées) interprété par Ryan Reynolds se voit soudainement doté d’un libre arbitre et d’une conscience. Bientôt, il sera amené à mettre en œuvre ses facultés pour une cause sur laquelle repose tout son univers…
Les amateurs d’anticipation et de science-fiction penseront à Ready Player One, mais pas seulement. Comme Jim Carrey dans Truman Show, le personnage de Ryan Reynolds découvre que tout son univers est factice et orchestré pour satisfaire une audience. Comme dans Dark City, Guy découvre que sa ville est factice et que ses souvenirs ont été fabriqués. Comme dans Matrix, une anomalie informatique va donner à un monsieur tout le monde le pouvoir de changer les choses. On a vu pire comme comparaisons, et c’est à d’excellents long-métrages devenus cultes que nous fait penser ce nouveau film du réalisateur du très bon Real Steel avec Hugh Jackman.
Un futur classique ?
Comme beaucoup d'œuvres aujourd’hui devenues des classiques, Free Guy est un film qui peut satisfaire plusieurs publics. Si les enfants y verront certainement un divertissement cool, les spectateurs plus agés saisiront quant à eux davantage la profondeur de l’intrigue, tandis que le public fana de pop culture percevra de nombreuses références. Et ces références, chose assez rare pour le signaler, ne sont jamais forcées. Pas de lourdeur dans les clins d’oeil adressés aux connaisseurs par Shawn Levy, bien au contraire. Lorsque le réalisateur fait appel à un univers connu, c’est toujours avec pertinence, en prenant soin d’intégrer intelligemment ses références geek à son long-métrage.
Contrairement à Space Jam 2, Ready Player One ou encore Les Mondes de Ralph, qui faisaient plus de fan-service qu’autre-chose, on est là face à un film qui n’étale ses références que par passion, et jamais par appel du pied, un peu à la façon de Qui veut la peau de Roger Rabbit ou Gremlins 2 en leur temps.
Un vrai bon film
Qu’on connaisse le monde du jeu vidéo ou pas, Free Guy est accessible et personne ne se sentira largué. L’histoire, bien que située dans un univers geek, demeure un récit universel qui fait appel à des grands thèmes : l’amour, la recherche d’identité et de but dans la vie, la difficulté de la création, l’art, et la critique de la société de consommation.
Côté réalisation, aucun défaut n’est à souligner. Le rythme est bon, les images sont belles, et le temps n’est jamais long. Les acteurs sont tous impeccables. Niveau interprétation, tout est au diapason. Ryan Reynolds (qui produit le film) nous rassure avec un personnage bien plus maîtrisé que celui qu’il interprétait sans conviction dans le laborieux Hitman & Bodyguard 2, Jodie Corner s’offre deux rôles diamétralement opposés dans lesquels elle excelle, et Taika Waititi régale en bad guy bête et méchant.
C’est bien simple : nous n’avons RIEN à reprocher à Free Guy. Est-ce la période anxiogène qui nous pousse à nous enthousiasmer face à un film plein de bonnes ondes ? Est-ce parce qu’on en attendait rien qu’on a été surpris ? Ou est-ce tout simplement parce que Free Guy est réellement LA bonne surprise de cet été 2021 ? Pour le savoir, rendez-vous dans les salles obscures dès le 11 aout 2021.
Articles Liés