Podle akademiotoelektronik, 02/02/2022

Starlink : un petit village de Normandie fait bloc contre une antenne d'Elon Musk

Son projet, ils n'en veulent pas, ou ils le préfèrent ailleurs. Les habitants de Saint-Senier-de-Beuvron (Manche) sont entrés en conflit avec la société Starlink d'Elon Musk, qui souhaite s'installer sur les terres agricoles de la commune. L'entreprise vient d'obtenir le feu vert de l'Arcep, qui régule les communications électroniques, pour développer en France un système d'internet haut débit par satellite. Pour mettre à bien son projet, quatre sites terrestres ont été choisis pour implanter des antennes relais. Trois ont été pré-approuvés, ils se trouvent dans la manche, en Gironde et dans le Nord. Le site de Saint-Senier aurait couvert toute la zone nord-ouest de l'hexagone.

Dès le départ, la municipalité manchoise s'est opposée au projet, un «principe de précaution», justifie Noémie Brault la première adjointe. Élus comme habitants veulent d'abord avoir connaissance des risques qu'ils encourent. «On n'a aucun retour d'expérience sur ce système qui est tout nouveau, il nous faut des études de sols et des études d'ondes», souligne le maire Benoît Hamard. Une inquiétude pour la «santé humaine», mais aussi pour «celle des animaux», ajoute l'adjointe Noémie Brault, également éleveuse. Une question importante pour cette commune de 350 habitants comportant plusieurs élevages.

«On veut savoir s'il y a un danger»

La méfiance des agriculteurs est d'autant plus forte, que ceux-ci observent déjà des problèmes qu'ils attribuent aux lignes très haute tension. «Les risques des champs électromagnétiques, nous les constatons déjà avec les lignes à très haute tension qui perturbent beaucoup d'élevages dans cette zone», souligne le conseiller régional EELV François Dufour.

Même son de cloche du côté de l'éleveur bovin Jean-Marc Belloir. Cet homme de 57 ans dont les vaches seraient situées juste à côté du complexe redoute une «baisse de la production de lait» sur son exploitation. Pourtant aujourd'hui encore, aucun lien n'a été établi les effets néfastes des lignes haute tension sur l'organisme.

En plus de ces inquiétudes, François Dufour est surpris qu'on cherche à installer ce système dans une zone déjà raccordée à la fibre optique.

Un système surveillé depuis 50 ans

Les habitants le revendiquent pourtant, ils n'ont rien contre la technologie. «On ne s'attaque pas à Elon Musk, on n'est pas technophobe !» assure Marie Falguières, 40 ans vivant à moins de cent mètres du terrain. «On ne s'attaque pas à Elon Musk. Je suis guide dans la baie; j'ai un site internet. Mon mari télé travaille. Mais ces antennes c'est complètement nouveau en tout cas en France. On veut savoir s'il y a danger ou pas», détaille à l'AFP l'habitante soucieuse.

De son côté l'ANFR, l'agence nationale des fréquences assure qu'aucun risque n'est encouru. Une innocuité liée au fonctionnement des stations de communication, qui n'émettent que vers le ciel. Ce système est déjà en place en France depuis 50 ans lors de l'apparition des premiers satellites.

Malgré la vive opposition au projet, les habitants n'ont pas perdu leur humour. Pour preuve, le producteur de lait Jean-Marc Belloir a baptisé un veau né mardi « SpaceX du Beuvron ».

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