La France, terre de mathématiciens et de mathématiciennes, attire depuis plusieurs années les multinationales de la tech en quête d’expertise sur les sujets brûlants de l’intelligence artificielle. Quelques grands noms de chercheurs français émergent dans les laboratoires de R&D des Gamam (nouveau nom des Gafam). Et la matière se décline également au féminin grâce aux travaux de femmes comme Chloé-Agathe Azencott, responsable à l’école Mines ParisTech de la chaire Prairie – PaRis Artificial Intelligence Research InstitutE. La chercheuse de 36 ans vient de se voir décerner le prix de la Jeune ingénieure en intelligence artificielle, organisé par l’agence Tilder en partenariat avec France Digitale et Challenges.
Problème de crédibilité
Sa spécialité: le machine learning pour la recherche biomédicale avec des applications très variées allant de la conception de médicaments à la médecine personnalisée. Docteure en informatique, maîtresse de conférences à Mines ParisTech, Chloé-Agathe Azencott est titulaire de masters au MIT Atlantique et à Irvine. Elle prépare un second livre après le succès de son Introduction au Machine Learning. Pas simple d’être femme dans un univers de la technologie et des sciences toujours très masculin. Dans une récente étude réalisée par Harris Interactive pour Tilder, 70% des Français estiment que les femmes qui y travaillent sont prises au sérieux, mais 66% reconnaissent qu’il est plus difficile pour elles d’être perçues comme crédibles.
Communauté de femmes
Pour tenter de changer la donne, Chloé-Agathe Azencott a cofondé le chapitre parisien de l’organisation Women in Machine Learning &Data Science, qui organise des événements sur ces thèmes dans le but de construire une communauté autour des femmes dans ces domaines. En juin dernier, la branche parisienne comptait plus de 4.000 membres. Mais beaucoup de femmes data scientists refusent encore les interventions publiques, observe la chercheuse: elles estiment, à tort ou à raison, être invitées en tant que femme plus que pour leurs travaux. Chloé-Agathe Azencott pense, quant à elle, qu’il faut saisir ces occasions pour "dire des choses intéressantes". Avec quelque 82 articles, conférences et rapports scientifiques à son actif, elle ne manque pas de sujets de conversation.
LE JURY DU PRIX DE LA JEUNE INGENIEURE EN INTELLIGENCE ARTIFICIELLE
- Madame Maya Noël, CEO de France Digitale,
- Monsieur Gilles Fontaine, Rédacteur en chef Challenges et Directeur de l'Innovation,
- Madame Constance Henault, Directrice chez Tilder,
- Madame Isabelle Kocher, Présidente des Entretiens de L’Excellence,
- Madame Lara Rouyres, CEO de Levia.ai et Présidente de la French Tech Grand Paris,
- Madame Karine Picard, CEO d'Oracle France,
- Madame Anne-Sophie Grouchka, COO d'Allianz,
- Monsieur Pierre Gattaz, Président de Radiall et de Business Europe,
- Monsieur Marc Mézard, Directeur de l’ENS,
- Monsieur Jean-François Fallacher, CEO d'Orange Espagne,
- Monsieur Thierry Martel, Directeur général de Groupama.
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