Podle akademiotoelektronik, 01/04/2022
Liste noire : le patron de Huawei veut parler au président Joe Biden
Le changement d'administration outre-Atlantique ne sera pas forcément synonyme d'assouplissement des mesures prises à l'encontre de Huawei et Xiaomi, sociétés chinoises placées sur liste noire par Donald Trump. “Je comprends que [ces firmes] soient placées sur la liste des entités militaires parce qu'elles présentent un risque pour la sécurité nationale américaine ou les intérêts de la politique étrangère [...] Je n'ai actuellement aucune raison de croire que les entités figurant sur cette liste ne devraient pas y figurer”, a notamment déclaré Gina Raimondo, candidate au poste de ministre chargée du commerce, devant les sénateurs.
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Ren Zhengfei veut rouvrir le dialogue
Pour Ren Zhengfei, patron de Huawei, ces déclarations sont de mauvais augure et il a profité de sa première sortie médiatique depuis plus d'un an en Chine pour appeler de ses vœux la réouverture d'un dialogue constructif avec les autorités étasuniennes. Il aimerait que Joe Biden soit comme lui favorable à la mise en place d'une politique plus ouverte, et a exprimé sa volonté d'échanger directement avec le nouveau locataire de la Maison-Blanche.
“Je serais heureux de pouvoir échanger au téléphone avec lui sur une stratégie de développement commune et le partage de nos futurs succès [...] Les États-Unis veulent enregistrer une forte croissance économique et la Chine veut également continuer à croître économiquement. Si la capacité de production de Huawei peut être augmentée, cela signifierait plus d'opportunités pour les entreprises américaines également [...] Je crois que cela serait mutuellement bénéfique. Je pense que la nouvelle administration tiendra compte des intérêts des entreprises au moment où elle va décider de sa nouvelle politique. Nous espérons toujours pouvoir acheter de grandes quantités de matériaux, de composants et d'équipements américains afin que nous puissions tous continuer à croître”, a-t-il déclaré.
Biden dans une position délicate
Ren Zhengfei en appelle donc à la rationalité des États-Unis et à une position qui ne prendrait en compte que le volet économique. Rappelons qu'aucun équipementier télécom américain ne se hisse parmi les plus gros acteurs mondiaux qui sont chinois (Huawei, ZTE...) et européens (Ericsson, Nokia...). Oui mais voilà, la décision prise par Donald Trump de placer Huawei sur l'entity-list n'a jamais été officiellement justifiée pour des raisons économiques. C'est la potentielle coopération de la firme avec les services de renseignement chinois qui aurait déclenché ces blocages, les États-Unis craignant d'être écoutés par les autorités chinoises via des portes dérobées présentes dans les équipements et logiciels Huawei.
Dans ce contexte, il est difficile de prédire si des assouplissements pourront être mis en place à la demande des équipes de Biden et si, par exemple, Huawei pourra à nouveau contracter une licence auprès de Google pour exploiter les services du géant étasunien sur ses smartphones Android. Un point qui, nous avons pu le voir dans nos tests, est très handicapant pour les smartphones du fabricant chinois.
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