Podle akademiotoelektronik, 21/03/2022
Plaidoyer pour une intelligence artificielle éthique
Par : Pr CHEMS EDDINE CHITOURÉCOLE POLYTECHNIQUE ALGER
Qu’est-ce que l’intelligence artificielle ?C’est d’après l’encyclopédie Wikipédia : “Un ensemble des théories et des techniques développant des programmes informatiques complexes capables de simuler certains traits de l'intelligence humaine (raisonnement, apprentissage…). Si l'informatisation des sociétés n'a cessé de se développer, si les technologies n'ont cessé de se perfectionner, la question de la capacitation des citoyens semble aujourd'hui se poser : si nous sommes tous devenus des utilisateurs du numérique, il n'est pas certain pour autant que nous comprenions le fonctionnement des technologies que nous utilisons, ni les enjeux anthropologiques de cette révolution. Par rapport aux autres révolutions techniques, la mutation numérique s'est produite à une vitesse sans précédent, si bien que les usagers se retrouvent souvent en position d'“accros” aux applications notamment avec les smartphones. Pendant ce temps les Gafa ne s’arrêtent pas avec les grands pays d’installer des Data Centers qui sont la nouvelle pollution du fait d’une énorme quantité d’énergie et de la nécessité d’un refroidissement permanent.
Quelques “prouesses” promises par l’intelligence artificielleLes applications de l’IA sont dans tous les registres. Certains sont très utiles. Un problème majeur que connaît et connaîtra de plus en plus l’humanité est le changement climatique de plus en plus erratique. “Le réchauffement climatique, écrit Olivier, va avoir des conséquences réelles et sérieuses sur la nature et sur l'homme. Le pire est à craindre.” Une enquête menée par le Mercator Research Institute on Global Commons and Climate Change a analysé 102 160 études portant sur des sujets liés au réchauffement de la terre. Plus de 10 000 études au tamis d’une intelligence artificielle 80% de la surface de la planète sera touchée par les dérèglements climatiques, tandis que 85% de la population mondiale sera affectée. “Les études sont majoritairement menées dans des pays riches. La situation en Afrique ou en Asie, là où les conséquences du réchauffement climatique se font le plus ressentir, est encore très mal documentée” L’homme augmenté verrait à terme sa part “mécanique et électronique l’emporter sur sa part organique. On pourrait penser après les robots, les chatbots à des entités humanoïdes. La communication entre humains et humanoïdes, n'est pas un réel problème. La vraie “syntheligence” impliquerait que l'humanoïde synthétise, prenne des initiatives efficaces, dépasserait les connaissances apprises, s'auto-programmerait et en finale, y trouverait du plaisir en communion avec les humains et en leur étant un garde-fou avec l'éthique humaine qu'il aurait enregistrée et qui serait pour lui la “ligne rouge à ne pas franchir”…
Les conséquences imprévisibles non souhaitées : la manipulation du vivantÀ côté des conquêtes positives de la science notamment dans le domaine médical, on ne peut pas ne pas parler des apprentis sorciers du vivant en absence d’une éthique opposable à tout le monde ; nous l’avons vu avec le chercheur chinois qui a pu créer et faire naître un bébé en utilisant la technique Crisp Cas9 véritable couteau suisse pour découper des morceaux d’ADN. Le meilleur des mondes ouvrage prémonitoire écrit par Aldous Huxley décrit une société future divisée en sous-groupes, en fonction de leurs capacités intellectuelles et physiques. L'appartenance à un groupe ne doit rien au hasard : ce sont les traitements chimiques imposés aux embryons qui les orientent dans l'un des sous-groupes plutôt qu'un autre, influençant leur développement.
Du monde de la guerre froide au monde unipolaire de la fin de l’histoire Il faut savoir si l’humanité s’engage sans l’appréhender vers un nouvel asservissement avec l’intelligence artificielle. Nous allons d’abord expliquer comment l’humanité est passée pour la période de la politique des blocs au monde de l’hyper-puissance américaine selon le bon mot d’Hubert Védrine consacrant aux dires de Francis Fukuyama l’idéologue du Pentagone : “la fin de l’Histoire”. Dans l’histoire récente du monde en effet, les peuples faibles ont été dépossédés de leur liberté quelle que soit l’idéologie des “ismes” (libéralisme, communisme,) et même la tentative de la mise au pas religieuse (christianisme, judaïsme, islamisme) Après la chute de l’empire soviétique ce fut le triomphe de Reagan sur “l’empire du mal”. Par la suite le discours de Bush après la deuxième guerre du Golfe consacrait l’avènement du monde unipolaire. Plus rien ne devait s’opposer à l’empire et à ses vassaux dont l’ambition est de gouverner le monde. Ce fut la mise en place sous l’égide d’un néolibéralisme gouverné par une oligarchie la mise en place d’instruments de contrôle et de mise au pas. (BM, FMI, OMC) pour une mondialisation laminoir. Si en plus il y a des pays “voyous” entendre “récalcitrants à la norme de l’empire” la CPI et l’Otan veillent au grain. Naturellement les Nations unies ne sont là que pour organiser des réunions où six pays décident du sort du monde. Depuis, des craquements se font sentir et il est admis que le barycentre du monde va basculer vers l’Asie, La fin de l’histoire n’est pas encore actée. Par la force des choses. Nous allons vers un monde multipolaire qui sera en face d’une intelligence artificielle débridée dont on peut craindre la puissance et qui envahit le monde à bas bruit. En allant vers une science sans éthique c’est une forme d’assujettissement de l’humain victime consentante qui se dépouille graduellement de son humanité graduellement.
À quoi s’attendre avec une intelligence qui gouverne le monde ?L’humanité ballottée entre des projets de société s’offre en victime consentante au marché qui lui offre comme l’écrit des ersatz de libre arbitre. La contribution suivante va justement dans le sens d’une gouvernance mondiale par ceux qui détiennent l’intelligence humaine pour maîtriser l’intelligence artificielle. L’avenir est toujours difficile à prévoir. Justement, la science semble mettre tout les camps d’accord en s’attaquant à ce que l’homme à d’intime et naturellement. Les Gafa (Google, Amazone, Facebook, Apple) plus riches que des dizaines de pays d’Afrique inventent le futur et investissent dans ce filon.
“Personne n’a de boule de cristal, écrit Tristan, pour savoir comment le monde de demain sera fait. Plusieurs philosophes réfléchissent à l'avenir de l'humanité. L'une des théories à ce sujet est baptisée ‘l'hypothèse singleton’ qui se résume en une gouvernance mondiale, réalisée, pourquoi pas, par une IA. D’après Nick Bostrom, enseignant dans la très prestigieuse université anglaise d’Oxford, l’avenir devrait suivre l’hypothèse dite de ‘singleton’. Derrière ce concept se cache en réalité un monde gouverné par une seule et même entité, dont dans certains cas, une IA. Afin d’appuyer son propos, le professeur explique que l’homme a toujours cherché à se rassembler sous le joug d’entités de plus en plus grandes et puissantes. Selon le philosophe, il n’y a aucune raison pour que l’histoire s’arrête là. Dans un avenir plus ou moins proche, il estime que l’humanité basculera dans un monde sous gouvernance universelle. Des instances déjà en place comme les Nations unies ou, à moindre échelle l’Union européenne, confirment cette théorie et montrent qu’une volonté supra-étatique est en train d’émerger.” Poussant plus loin l’explication, Bostrom explique ainsi que “la course à l’armement pourrait prendre fin sous une telle gouvernance. Sans concurrence entre différentes puissances, personne n’aurait besoin d’armes, ce qui réduirait drastiquement les violences. (…) Mais toujours, selon Bostrom, cette uniformisation des pouvoirs politiques de la planète pourrait également mettre fin au colonialisme et aux inégalités dans leur ensemble. Une idée utopiste qui, là encore, a certaines limites. En effet, il est difficile de croire en cette idée tant les différences de ressources sont grandes aux quatre coins du monde. Les hommes ne vivent pas de la même manière en Europe qu’au cœur du Sahara (...) Enfin, dans l’hypothèse la plus futuriste où le gouvernement mis en place était contrôlé par une IA, alors Bostrom théorise qu’il serait possible de ‘calculer’ quel futur est le meilleur pour l’humanité en analysant toutes les possibilités. L’IA, dépourvue de toute empathie pourrait très bien décider, à la manière d’un Thanos dans l’univers de Marvel, d’anéantir la moitié de la population terrestre pour le bien des 50% des restants”.(2)
Que faire pour éviter les dérives ?Pour l’histoire, le souvenir de Deep Blue, l’ordinateur de qui a battu Gary Gasparov, le champion du monde des jeux d’échec, est resté vivace et a inculqué directement la méfiance. Ainsi, la science est sans état d’âme : “L’intelligence artificielle de Google Brain, AutoML, vient de créer une intelligence artificielle plus performante que toutes celles créées par les êtres humains jusqu’à présent. Si cet exploit est impressionnant et va permettre d’offrir de nouvelles possibilités technologiques, il soulève également d’importantes questions éthiques et suscite l’inquiétude quant au devenir de l’humanité.”L’un des plus farouches défenseurs de l’humain face à la machine est le grand physicien Stephen Hawking disparu récemment. Pour beaucoup de scientifiques l’intelligence artificielle est peut-être plus dangereuse que les armes nucléaires. Il faut agir de manière très circonspecte avec la technologie. “Espérons que nous ne soyons pas le chargeur biologique d'une super-intelligence numérique”, disait Elon Musk qui, curieusement, a investi dans le nouveau projet Vicarious, en collaboration avec le P-DG de Facebook, Mark Zuckenberg. Ce projet vise l'élaboration d'une intelligence artificielle et la construction d'un ordinateur qui pense comme un homme, mais qui, selon le concepteur, n'a besoin ni de nourriture ni de sommeil. À l’opposé, certaines personnes ne craignent, cependant, pas les éventuelles évolutions négatives de l'intelligence artificielle. Selon Ray Kurzweill, le gourou de Facebook qui promet que les hommes biologiques ne seront jamais dépassés par les ordinateurs. L'homme s'élèvera en effet à un niveau supérieur grâce à l'intelligence artificielle.
ConclusionIl est vrai et c’est la face noire d’une science incontrôlée, à titre d’exemple, l’intelligence artificielle est capable et de loin de se substituer à l’intelligence humaine. Les promesses de la science concernant l’homme réparé et l’homme augmenté peuvent si elles ne sont pas encadrées par un arsenal éthique amener à la “fabrication de cyborg mi-homme mi-machine, voire pire encore, la création humaine de chimère mi-homme mi-animal. Il vient que la destruction génétique de l’humanité au profit d’une nouvelle espèce humanoïde ou la dimension sera plus prépondérante serait peut être l’une des causes de la disparition de l’humanité depuis qu’elle est apparue depuis 10 000 ans. Nous n’allons pas terminer sur cette note triste sans montrer une belle facette de l’intelligence artificielle qui a permis de compléter la Dixième symphonie inachevée de Beethoven. En effet, la Dixième symphonie inachevée de Beethoven est aujourd'hui une œuvre complète... Grâce à la collaboration des musiciens et de l'intelligence artificielle. Une équipe de musiciens, historiens et scientifiques a complété les parties manquantes de la Dixième symphonie de Beethoven, en restant le plus fidèle au style du compositeur, et cela, en revisitant ses précédentes œuvres. C’est dire s’il faut se lancer avec détermination dans cette bataille du savoir et dans ce cadre la création de l’École d’intelligence artificielle et de l’École de mathématiques sont des avancées importantes qu’il faut saluer. Le tout est de ne pas banaliser et surtout y mettre les moyens quelque la santé financière du pays. Ce sont nos premières défenses immunitaires qu’il serait judicieux de compléter au campus de l’intelligence de Sidi Abdallah avec la mise en place, sans tarder, de l’Institut de la transition énergétique (ITEER), qui sera garant de notre sécurité énergétique à l’horizon 2030 en sortant par le haut de l’ébriété énergétique actuelle.
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