By akademiotoelektronik, 15/03/2023
Qu’est-ce qui nous relie à Internet ou au téléphone fixe ? Plongée au coeur du réseau à Caen
« Le bonheur, c’est simple comme un coup de fil. » La pub de France Télécom dans les années 1990 date un peu mais est toujours d’actualité. Tous les jours, on utilise le téléphone fixe et internet. Mais se pose-t-on la question de savoir comment tout ça s’organise ? Pour le savoir, Orange, société française de télécommunications, nous a ouvert ses portes, il y a quelques jours. Plongée au cœur de l’un de ses répartiteurs, à Caen.
Juste à côté d’Orange labs, rue des Coutures, à Caen, dans un secteur ultra-sécurisé, se dresse un long bâtiment blanc. C’est là que se niche toute la technique de la communication téléphonique et internet d’Orange. Dans une très grande salle, envahie d’un bruit sourd et continu, on découvre un « mur » avec une multitude de réglettes beiges branchées à un océan de fils. Le tout rivé à une haute structure métallique : « Nous sommes dans l’un de nos quatre répartiteurs téléphoniques pour la Ville de Caen », précise Alexandre Guérard, technicien à l’unité d’intervention à Caen.
Sur la gauche de ce « mur », les réglettes de service. « Quand vous téléphonez depuis chez vous via un téléphone fixe, tout part de là. Ce répartiteur permet de raccorder 20 000 clients du quartier de Venoix. Et on compte deux fils de cuivre par abonné », ajoute le technicien. À droite, juste à côté, celles qui « permettent d’accéder à Internet via la technologie de l’ADSL ». Ces services internet sont ensuite raccordés à une tête de câble afin de transporter le signal ADSL via la ligne téléphonique.
Et pour savoir à quoi ressemble une tête de câble, il suffit d’aller à l’arrière de cette immense structure métallique. On y voit des grands tableaux avec des boutons bleus et orange (têtes de câbles) bien alignés et où « chaque abonné à une position précise ».
Le chemin de la fibre optique
Ce réseau historique transporte, grâce à des fils de cuivre, un signal électrique : « Un des problèmes que cela pose, c’est que l’électron se fatigue sur le câble de cuivre et il faut le réalimenter pour le rebooster. Mais l’équipement qui permettrait de le rebooster empêche le signal internet », détaille Marc Maouche, délégué régional Orange Normandie. Des soucis qu’on ne rencontre pas avec la fibre optique : celle-ci est constituée de fils de verre très fins permettant de conduire la lumière et de transmettre des données numériques.
Les fils de cuivre atterrissent au sous-sol du répartiteur, dans une grande cave à peine éclairée où les têtes de câbles vues au rez-de-chaussée sont prolongées par des gros câbles noirs pour rejoindre ce qu’on nomme un infra-répartiteur, « avec des raccordements tous les 300 mètres jusque chez l’abonné ».
Les câbles s’engouffrent ensuite sous le bâtiment dans des gaines de PVC pour ressortir dans différentes chambres souterraines disposées dans le quartier : « Ils repartent alors dans des armoires disposées dans les rues de Venoix et d’où l’on va pouvoir alimenter chaque abonné via des boîtiers posés sur les immeubles ou les maisons », détaille Jean-Marc Corgnet, technicien à Caen.
Et la fibre optique ? La visite se poursuit dans le même bâtiment. Mais dans une pièce beaucoup plus petite, avec un répartiteur de fibre optique lui aussi plus menu. Et pour cause : « Au départ de ce répartiteur, avec une seule fibre, on peut alimenter 64 clients. Et à terme, celui-ci pourra alimenter jusqu’à 40 000 abonnés en accueillant au fur et à mesure les usagers du réseau cuivre. »
Pour aller chez les clients, le réseau de fibre optique passe aussi par des gaines et des chambres souterraines « jusqu’à des armoires extérieures qu’on appelle point de mutualisation et dans lesquelles chaque fournisseur d’Internet se branche pour acheminer ensuite la fibre chez son client. Et c’est à partir de cette armoire qu’il y a désormais une seule fibre par client ».
« Le bonheur, c’est simple comme un coup de fil », mais dans les coulisses, c’est une grosse usine à gaz !
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