By akademiotoelektronik, 23/02/2022
Soignants et personnes de 50/64 ans avec comorbidités : la HAS intègre le vaccin d’AstraZeneca dans la stratégie
Avec l’arrivée du vaccin AZD1222 (AstraZeneca et université d’Oxford), la vaccination s’ouvre à l’ensemble des professionnels de santé et du médico-social et aux personnes de 50 à 64 ans, avec une priorité aux patients souffrant de comorbidités.
Quelques jours après l’autorisation de mise sur le marché (AMM) conditionnelle, délivrée par la Commission européenne, la Haute Autorité de santé (HAS) a rendu, ce 2 février, son avis sur l'intégration du vaccin d’AstraZeneca dans la stratégie vaccinale.
Après ceux de Pfizer/BioNTech et de Moderna, ce 3e vaccin vient « compléter l’arsenal » et apporte un « message d’espoir de sortie de crise », s’est réjouie la Pr Dominique Le Gudulec, présidente de la HAS, lors d’un point presse virtuel.
10 millions de doses disponibles « dans les trois mois »
Au total, ce sont entre 3 et 4 millions de soignants et 4 millions de personnes âgées de 50 à 64 ans souffrant de comorbidités (sur les 13 millions de Français de 50 à 64 ans) qui peuvent désormais prétendre à la vaccination. Ils devront se partager les 10 millions de doses qui seront disponibles « dans les trois mois qui viennent », selon la présidente de la HAS.
Plus simple à conserver et utiliser, le vaccin AZD1222 selon un schéma à deux doses pourra être administré par les médecins et les infirmiers, mais aussi par les pharmaciens et les sages-femmes. Même s’il est bien toléré, une surveillance de 15 minutes après l’injection est recommandée.
Pour motiver son avis, la HAS s’est appuyée sur les résultats de plusieurs études ne présentant pas des protocoles homogènes. Les différences dans les dosages et dans les intervalles entre les injections ont rendu « difficile la synthèse des résultats », a expliqué la Pr Élisabeth Bouvet, présidente de la commission technique des vaccinations.
Pas de vaccination pour les 65 ans et plus
Ce vaccin à adénovirus non réplicatif offre néanmoins une « performance satisfaisante », « entre 62 et 70 %, selon les études », a indiqué la Pr Le Guludec. Malgré un manque de données sur son efficacité chez les sujets les plus âgés, l’Agence européenne des médicaments (EMA) avait rendu un avis favorable à une utilisation large du vaccin.
La HAS se veut plus prudente et exclut son utilisation chez les 65 ans et plus tant que des données complémentaires ne sont pas fournies. Les résultats d’un essai mené aux États-Unis avec une population importante de sujets de 65 ans et plus devraient apporter des réponses. Les données sont attendues « dans une quinzaine de jours », a indiqué la présidente de la HAS, précisant que l’avis serait alors révisé. En attendant, les vaccins à ARNm sont à privilégier dans cette tranche d'âge.
Sur l’intervalle entre les deux doses, et alors que l’avis de l’EMA indiquait une échéance de 4 à 12 semaines, la HAS recommande un espacement de 9 à 12 semaines. Les données montrent que « l’efficacité augmente à partir de la 9e semaine (par rapport à la 4e semaine, N.D.L.R.) », justifie le Pr Daniel Floret, vice-président de la commission technique des vaccinations.
L’administration concomitante d’un autre vaccin n’est par ailleurs pas recommandée. Un intervalle de 14 jours doit être respecté pour « optimiser la réponse » et « éviter les éventuelles interactions », souligne la Pr Bouvet.
Vers une dose unique pour les sujets déjà infectés ?
Pour l’heure, aucune donnée n’est disponible sur une efficacité du vaccin AZD1222 sur les nouveaux variants. Les données manquent également sur son efficacité chez les sujets immunodéprimés et les femmes enceintes. Pour ces dernières, il n’est ainsi préconisé qu’en cas de facteurs de risque importants.
Sur l’opportunité d’une vaccination à dose unique pour les personnes déjà infectées par le SARS-CoV-2, la HAS rendra un avis prochainement. Rappelant que ces patients resteront non prioritaires, la Pr Bouvet estime qu’une dose est « probablement » suffisante.
« Le fait d’être vacciné ne doit pas faire baisser la garde », a tenu à rappeler la présidente de la HAS, insistant sur la protection face aux formes sévères offertes par les vaccins mais aussi sur les incertitudes quant à leur capacité à bloquer la transmission du virus.
Article mis à jour le 5 février 2021
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