By akademiotoelektronik, 02/08/2022
Intelligence artificielle : faut-il en avoir peur ?
INTELLIGENCE ARTIFICIELLEFace à ces menaces, le récent vote par Bruxelles du règlement RGPD sur la protection des données personnelles a établi une première barrière. Mais pour nous protéger vraiment des dérives de ces technologies, il faudra aller beaucoup plus loin. Bâtir, par exemple, un droit nouveau, qui définira les responsabilités des futurs robots autonomes. "Cela impliquera une prise de conscience collective qui reste encore embryonnaire en France", prévient Hugues de Jouvenel. Au Canada, où l’opinion est plus sensibilisée, le gouvernement a décidé d’encourager le réseau de start-up à se spécialiser dans l’IA "éthique et écologique", et tout l’écosystème est en train de suivre.
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Des millions d'emplois menacés ?
Le troisième défi posé par l’intelligence artificielle est plus classique, mais tout aussi redoutable. Cette technologie hors normes ne risque-t-elle pas de faire disparaître des millions de postes de travail et de condamner les populations à un chômage massif ? En d’autres termes, le traditionnel mécanisme schumpétérien (les destructions d’emplois sont compensées par des créations d’emplois dans d’autres secteurs en nombre équivalent), qui ne s’est jamais démenti lors des précédentes révolutions technologiques, peut-il encore fonctionner avec l’IA ?
Là encore, les avis sont partagés. Le Conseil d’orientation pour l’emploi a publié il y a quelques mois un rapport plutôt optimiste : selon lui, moins de 10% des postes seraient directement menacés par l’automatisation. Mais la nouvelle organisation du travail générée par les logiciels ferait naître une quantité de nouveaux métiers, en général plus complexes. Un gigantesque effort de formation et de reconversion serait nécessaire, certes, mais la situation resterait gérable. "Dans certains secteurs, comme les laboratoires d’analyse médicale, l’effet d’éviction risque d’être puissant, observe le consultant Olivier Ezratty, spécialiste de l’IA. Mais les évolutions seront bien plus lentes qu’on ne le dit : à mon avis, en 2025, il n’y aura aucun impact sur l’emploi."
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D’autres assurent que l’effet schumpétérien ne pourra pas se produire, car les tâches supprimées seront bien trop nombreuses pour pouvoir être compensées. Si, en plus de ceux des ouvriers qualifiés et des agents d’entretien, les postes de taxis, de routiers (les camions seront autonomes), de radiologues (les logiciels liront les images tout seuls), de comptables, de conseillers juridiques, d’agents de maîtrise et même – on en parle – de journalistes sont emportés dans la tourmente, l’affaire risque en effet de devenir problématique. Pour éviter une révolte généralisée, Elon Musk estime qu’il faudra revoir entièrement le mécanisme de répartition de la richesse et établir un revenu universel. Tiens ? C’est Benoît Hamon qui va être content.
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